Loscil

Reprenant la configuration qui avait si bien réussi sur First Narrows (son dernier long-format en date si on met de côté l’anecdotique sortie digitale que fut Stases), à savoir une véritable formation instrumentale (guitare, piano plus, par endroits, xylophone et vibraphone), Loscil revient avec un nouvel album, toujours sur Kranky.

Résultat la guitare jouée en e-bow produit une nappe quelque peu saturée qui vient rencontrer quelques notes de piano répétitives pendant qu’une pulsation aux accents légèrement dub agit (Rorschach). Plus loin, c’est une atmosphère plus pastorale qui est installée par le biais de samples de gazouillis d’oiseaux ou de notes perlées de vibraphone (Zephyr). Dans un autre titre, le vibraphone assure la partie mélodique tandis que des boucles rythmiques entêtantes jouent sur la notion de musique en mouvement (Chinook). Il arrive que la guitare intervienne par textures en crescendo, jouant sur le feedback, puis en slides attachants (Charlie). Enfin, vibraphone et xylophone peuvent se faire plus enjoués à la faveur de lignes mélodiques plus enlevées (Mistral).

Pour autant, par rapport au disque précédent, la dimension organique de la musique de Loscil semble se faire moins présente alors que les sonorités proches du dub et, de manière plus générale, les textures synthétiques, en revanche, paraissent revenir sur le devant de la scène. De plus, la palette utilisée s’élargit puisqu’en sus des pulsations déjà mentionnées, Scott Morgan utilise des vents électroniques (Bellows) ou des tapotements en cliquetis (Halcyon). L’ensemble oscille donc plutôt bien et de manière plutôt « égalitaire » entre ces deux types d’approche musicale et, même si Plume s’avère globalement moins emballant que First Narrows, il s’insère sans mal dans la discographie déjà riche et convaincante de Loscil.

François Bousquet
le 25/06/2006