(Vertical Form / La Baleine)
06/05/2002
Electronique
Mark Nelson se plait à brouiller les pistes. Après un deuxième album (360 business/360 bypass) penchant du côté pop avec des titres chantés notamment par Mimi Parker et Alan Sparhawk de Low, on avait eu le droit, sur Personal Settings #1, à des morceaux davantage portés sur l’electronica et le dub. Allant de plus en plus vers une production épurée, Pan American nous offre maintenant un troisième album où prédominent ambiances et textures et d’où sont quasiment exclues les mélodies, voire les rythmiques.
Après un titre d’ouverture où un lancinant piano donnait d’emblée la tonalité de cet album, For a Running Dog ouvre la voie de ce micro-dub, sourd et hypnotique, auquel s’attache désormais le guitariste de Labradford. On retrouvera tout au long de l’album ces légers glitchs et cette mini-rythmique quasi-dansante mais recouverte par des plages de guitare ou de synthé presque amorphes produisant un résultat se situant entre Loscil et certains artistes du label Mille Plateaux.
On reconnaît parfois divers accents échappés des compositions passées de Pan American : ainsi, les notes de piano de Settled nous rappellent fortement quelques titres de l’album précédent. Mark Nelson prend toutefois bien soin de casser d’entrée toute velléité nostalgique en aplatissant complètement le rythme et en privilégiant le travail sur la texture d’arrière-plan où se mêlent synthés et samples issus d’un hall de gare.
Plus loin, on accueillera, dans Raised Walk, les nombreux samples, petits larsens et autres sons micro-électroniques utilisés comme une bonne surprise, car l’album commençait à gentiment ronronner ; mais Pan American s’en retourne bien vite à son micro-dub et à ses titres traînant quelque peu en longueur.
Ainsi, dans l’ensemble, les titres se ressemblent un peu tous, lassent relativement rapidement et font que bien qu’intéressant pour la démarche dans laquelle il s’inscrit et le renouvellement dont fait montre Mark Nelson d’un disque à l’autre, The River made no Sound ne nous convainc pas véritablement.
le 12/06/2002