V/A

Haunted Weather

(Staubgold / La Baleine)

 date de sortie

26/05/2004

 genre

Electronique

 style

 appréciation

 tags

Autechre / Carsten Nicolaï / Chris Watson / Fennesz / Günter Müller / John Butcher / Kaffe Matthews / Keith Rowe / Matmos / Otomo Yoshihide / Oval / Pan Sonic / Ryoji Ikeda / Sachiko M. / Staubgold / Tacita Dean / Terre Thaemlitz / Yuko Nexus6

 liens

Autechre
Matmos
Oval
Pan Sonic
Terre Thaemlitz
Kaffe Matthews
Otomo Yoshihide
Ryoji Ikeda
Carsten Nicolaï
Fennesz
Günter Müller
Chris Watson
Yuko Nexus6
Staubgold
John Butcher

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Avant l’été, les labels semblent multiplier les compilations, CD samplers, rivalisant dans le remplissage de chaque galette pour notre bonheur bien entendu, justifiant la démarche par un prétexte ou concept plus ou moins valable. Staubgold, label certes de qualité, mise sur la crédibilité, avec cette compilation supervisée par David Toop, touche à tout passionné de musique d’une façon générale, compositeur (dernier album en date avec Max Eastley chez Bip_Hop), critique (The Wire) et écrivain renommé intellectualisant la musique, lançant des réflexions sur les méthodes de composition ou l’origine et les influences de tel ou tel genre musical.
C’est à partir de ce travail d’écrivain qu’est née cette compilation, puisque David Toop a cherché à illustrer au mieux son propos, en sélectionnant des artistes dont il parle dans son livre Haunted Weather. Idéalement ce double CD devrait donc être encarté dans le livre.

Haunted Weather s’avère être une compilation assez monumentale, que ce soit par la quantité d’artistes présents, ou, comme on pouvait s’y attendre, par ses exigences artistiques. 33 morceaux sur deux CD remplis au maximum, soit près de 2h30 de musique.
D’un autre côté, si vous êtes un(une) lecteur(lectrice) régulier(régulière) de ces pages, la plupart des artistes ici présents ne devraient pas vous être inconnus. On trouve principalement des artistes oeuvrant dans le registre electronica le plus pointu (Autechre, Matmos, Ryoji Ikeda, Pan Sonic, Oval, Fennesz, Carsten Nicolai), et des musiques improvisées, quelles soient électroniques (Kaffe Matthews, Keith Rowe, Terre Thaemlitz, Sachiko M) ou acoustiques (Evan Parker, John Butcher, Derek Bailey, John Stevens). Entre les deux, on notera une part importante d’artistes travaillant à partir d’enregistrements, que ce soit un texte lu (Janet Cardiff) ou des field recordings (Chris Watson).

On trouve toutefois quelques artistes que l’on ne connais pas ou mal, et quelques pièces fort intéressantes. Janet Cardiff qui lit un texte qu’elle a mis en son, comme un morceau de musique concrète à partir de field recordings. Ces enregistrements ambient servent aussi de base au travail de Sarah Peeble ou Tacita Dean, donnant l’impression de s’enregistrer chez elle en train de s’occuper, la fenêtre ouverte, captant les bruits de la rue. Toshiya Tsunoda quant à lui capte le monde en plaçant son micro dans une bouteille, ne laissant passer que les bruits les plus aigus au milieu d’un souffle ambiant).
Pour ce qui est du jazz on trouve le Spontaneous Music Ensemble, groupe de John Stevens avec l’extrait d’un concert de 1977, ou, plus original, Taku Sugimoto qui laisse de très longs silences entre des notes assez sèches de cuivres. On sera enfin assez impressionné par le résultat produit par Yurihito Watanabe avec une pièce ambient qui semble prendre sa source dans des sonorités classique (montée de cordes + souffle) et Akio Suzuki qui utilise des sonorités originales qui, en devenant de plus en plus denses semblent concrétiser une mélodie fort touchante tout en restant originale.

Sur ces 33 morceaux, on ne trouve quasiment aucun inédit ce qui tend à limiter un peu l’intérêt de l’oeuvre si l’on connaît déjà bon nombre des artistes présents. Les plus novices trouveront par contre toutes les références des disques dont sont extraits ces morceaux, leur permettant par la suite d’approfondir un travail de découverte.
En définitive et comme souvent avec les compilations, on ressent une petite frustration peut-être due à un manque de construction, de cohérence, l’idée de départ ne suffisant pas à relier les morceaux entre eux qui sont d’ailleurs à peine enchaînés. D’un autre côté il est évident que ce genre de travail peut aider à faire découvrir de nombreux artistes, et illustrer un livre que des lecteurs étrangers à ces musiques pourront ainsi écouter.

Fabrice ALLARD
le 02/08/2004

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