Bury & Disinter / Somme

Adepte des sorties limitées, des packagings spéciaux et des collaborations avec d’autres labels (on se souvient du 10" partagé avec Expanding), Static Caravan nous propose, cette fois-ci, un split album limité à 100 exemplaires, proposé dans une pochette cartonnée pliée en pentagone et publié en partenariat avec Cactus Island. Au programme, quatre titres de Bury & Disinter (alias Noel Murphy, membre de Wauvenfold, trio electronica déjà croisé sur Wichita), sept morceaux de Somme (duo formé par Tim Martin - Maps & Diagrams - et Rob Lyon - Ylid -) et un titre de chacun remixé par l’autre.

C’est Bury & Disinter qui débute avec une electronica apaisée, jouant sur la rencontre entre une texture aux consonances aquatiques et des pistes de guitares électriques. Pendant que les déliés de six-cordes s’épanouissent soyeusement, les éléments électroniques mettent ainsi en place un tapis sonore qui fait office d’idéal support. Suave et alanguie, la musique de l’Anglais nous ravit et nous rend impatient d’en entendre davantage. Remixant Duffle, Somme insiste sur la dimension aquatique, insère un piano et des cliquetis en lieu et place de la guitare pour un résultat tout aussi convaincant.

Pour leurs morceaux personnels, Somme propose une electronica mélodique classique, dans la lignée de ce que Maps & Diagrams et Ylid font de leur côté : rythmiques caressantes, mélodies soignées, application dans le choix des sonorités (aussi bien au niveau synthétique qu’organique avec des guitares aux notes perlées), caractère émouvant d’un ensemble particulièrement probant. Alors qu’on croyait naviguer pendant les sept morceaux dans ses eaux ultra-connues, le duo nous surprend avec Collision With a Pigeon en mettant en avant un piano distillant de notes éparses ; croisement entre l’electronica et le néo-classique, le titre accueille ensuite une guitare et évoque alors de belles perspectives, idéales pour ne pas tourner en rond. Et c’est précisément ce morceau que Bury & Disinter a choisi pour être remixé : ôtant le piano, ne conservant qu’une partie de la guitare, Noel Murphy enlève de fait presque toute mélodie pour ne s’attacher qu’aux bourdonnements et textures initiales. Pas très emballant, ce titre ne doit pas occulter le reste d’un album tout à fait délectable.

François Bousquet
le 15/10/2005