Yvat

Il y a deux ans, au sortir de Tear Duct, premier album d’Yvat, on soulignait que le Roumain ne parvenait pas à imposer une véritable personnalité, proposant un disque electronica comme il en paraît déjà beaucoup. Malheureusement, ce constat peut être en partie repris pour évoquer Kunzite, troisième long-format d’Octavian Justinian Uta (entre temps, un autre album avait paru, en édition limitée, sur un label israélien). En effet, rien ne vient en apparence se distinguer du tout venant electronica.

Pour autant, tout bien considéré, il faut admettre que le musicien, pour cette sortie sur Boltfish Recordings a fait le choix de délaisser les lignes mélodiques claires et l’electronica qui va avec pour se tourner vers des sonorités plus acérées. Alors qu’auparavant, il alternait ce type de morceaux avec ceux mentionnés précédemment, c’est uniquement sur un terrain plus expérimental qu’il se situe cette fois-ci. Grésillements récurrents, rythmiques appuyées, petits larsens saturés (Pitch Lever), ambiance plus sombres (Aconitine Cloud) et éléments métalliques (Acrimony) sont ainsi régulièrement utilisés tandis que chromatismes soyeux, claires composantes et nappes oniriques sont remisés au placard.

Néanmoins et sans minimiser la part de changement opéré par Yvat d’un disque à l’autre, cela ne suffit pas complètement à constituer un album suffisamment probant pour en recommander chaudement l’acquisition, voire l’écoute.

François Bousquet
le 15/09/2009