Alterminimalismes #1 : Philip Jeck / Jay Gottlieb

 date du concert

03/03/2010

 salle

Collège des Bernardins,
Paris

 tags

Collège des Bernardins / Philip Jeck

 liens

Philip Jeck
Collège des Bernardins

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Il y a quelques mois, en suivant l’actualité de Quentin Sirjacq, on découvrait la nouvelle programmation du Collège des Bernardins avec une série de concerts, un par mois jusqu’à l’été, dédiés à la musique minimaliste. C’était ce soir la première, nous permettant de découvrir les lieux et de revoir Philip Jeck, un artiste que l’on a tendance à trouver un peu trop rare sur scène.

On passera rapidement sur la première partie assurée par Jay Gottlieb. Pianiste américain dédiant son travail aux compositeurs contemporains, il interpréta 7 pièces d’Arvo Pärt, John Adams et Giacinto Scelsi. Étant plutôt fan des deux premiers, le concert fut sans grande surprise mais agréable, et c’était l’occasion de découvrir Giacinto Scelsi. On restera par contre assez distant vis à vis de cette prestation dans la mesure où il ne s’agissait que d’une interprétation, avec pour couronner le tout une partie du public qui était déjà acquise à cette première partie et qui ne prévoyait pas de rester pour le set de Philip Jeck...
L’organisation de ce genre d’événement, dans ce type de lieu est fort louable, mais force est de constater que ce n’est pas dans ces conditions que les artistes rencontrent le mieux leur public. Décloisonner les genres et les publics reste aujourd’hui encore un tour de force.

Après une vingtaine de minutes, le temps d’installer le matériel et d’attendre le retour du public, Philip Jeck prend place derrière ses platines, un sampler, peut-être un petit synthé en complément. On ne sera pas trop dépaysé à l’écoute des premières minutes qui semblaient puiser dans ses récents albums. Une ambient organique, combinaison de nappes soyeuses et de textures granuleuses, de petits cliquetis et craquements, de la matière en somme. On sera toujours surpris par la manière qu’à l’anglais d’amener ses éléments. Là où n’importe quel auteur de musique ambient apporte un soin particulier à l’agencement de ses composants, Philip Jeck semble prendre un malin plaisir à monter rapidement le volume sonore. Il y a une certaine brutalité dans sa musique qui surprend et peut agacer.
Et puis au bout d’un moment, à force de nappes et cornemuses, on commencera à trouver le temps long. D’ailleurs à plusieurs reprises Philip Jeck donne l’impression que le concert va se terminer. Des strates sonores s’éteignent, le tempo ralenti, mais il fini toujours par surprendre et relancer les machines, partir sur un autre thème, de nouvelles sonorités. C’est d’ailleurs à ce moment que le concert nous paraîtra le plus intéressant, nous donnant l’impression d’avoir rempli son contrat, l’artiste opte alors pour un style plus libre et laisse place à l’inattendu.
Il faut dire que les nappes éthérées et autres chœurs étaient en phase avec le lieu, trop en phase pour surprendre. Aussi une séquence à base de ronronnements de basses et boucle rythmique donnera envie de taper du pied, tandis que des expérimentations abstraites sur un vieux synthé analogique, quelques nappes au style très 70s ponctuées de gros riffs arides, limite doom métal nous mettront le sourire aux lèvres. Une fin de concert épique et très certainement un des événements marquants de l’année !

Fabrice ALLARD
le 04/03/2011

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