Tobias Lilja

Sans souvenir aucun de son deuxième album paru en 2007 sur n5MD (sur lequel on avait probablement du jeter une oreille distraite), c’est assez vierge qu’on découvre le travail de Tobias Lilja avec ce troisième long-format publié à nouveau par le label états-unien.

À l’image d’une pochette le représentant en peinture, le smoking impeccable et se recoiffant au milieu d’une végétation luxuriante, Tobias Lilja ambitionne de livrer quelque chose d’assez sophistiqué. À la fois chanteur électro-pop avenant (paroles intelligibles, chant présent en permanence) et architecte sonore soucieux du détail (sa formation d’ingénieur du son se ressent fortement), le Suédois se fait fort de proposer des ambiances musicales différentes d’un titre à l’autre. Ainsi en fonction des interventions des rythmiques ou du piano, on se situera dans des univers plus dansants (North, These Bells), plus métallico-industriels (Our Noise) ou plus mélancoliques (Love Song) voire presque langoureux (Morocco).

Néanmoins, à trop chercher ce caractère alambiqué évoqué précédemment, Tobias Lilja s’égare parfois dans des circonvolutions sans fin, semblant se perdre dans ses propres compositions (Birthday Cake). En outre, le chant systématique peut frôler l’amphigourisme par endroits (All Ears) et laisser ce Delirium Portraits à une certaine distance d’un auditeur qui verra passer l’heure que dure l’album sans plus d’intérêt que cela.

François Bousquet
le 14/12/2011