(Touch / La Baleine)
00/05/2011
Electronique
Étrange, on a l’impression d’écouter Chris Watson depuis des années et on se rend compte que l’on a en fait quasiment jamais parlé de sa production discographique sur ces pages. Nous allons donc nous rattraper avec ici une collaboration avec Marcus Davidson, puis dans quelques semaines nous devrions revenir sur le travail de l’anglais avec El Tren Fantasma, sorti fin 2011, mais dont nous avions eu une preview lors du festival Présences Électronique.
Cross-Pollination se compose de deux pièces. La première d’une durée de 28mn est à l’image du travail de Chris Watson, à savoir pur field recordings. Midnight at the Oasis a été enregistré en Afrique du Sud, dans le désert du Kalahari, et de nuit car c’est à ce moment que la faune locale est la plus active. Un point intéressant puisque l’artiste place l’auditeur dans une situation proche de la sienne, en aveugle. Ramenée à une trentaine de minute, cette nuit désertique se révèle extrêmement riche, entre piaillements d’oiseaux et chants d’insectes, le tout étant ponctué de quelques souffles provoqués par le vent.
Ça chantonne, ça gazouille, ça caquète, une nuée d’oiseaux piaillent, des sons plus nasillards nous font penser à des grenouilles, et plus tard ce sont des cris de bovidés qui se font entendre au loin (gnous, springboks). Plus étonnant, une sorte de sifflement métallique, très aigu, que l’on croirait produit par un laptop mais que l’on doit certainement à des insectes.
Le second morceau est assez inhabituel chez Chris Watson, aussi voyons nous très rapidement l’apport de Marcus Davidson. D’une durée précise de 20 minutes, The Bee Symphony est un enregistrement live réalisé en décembre 2010 mettant en parallèle bourdonnement d’abeilles et voix humaines via la participation du Bee Choir composé de cinq personnes.
Une fois passé le chant d’oiseaux, c’est le bourdonnement des insectes qui prend le dessus, puis les voix qui prennent place. Si l’on peut avoir un doute au début sur la part de son du aux insectes et la part du au chœur, ce dernier finit par s’imposer avec un chant très clair qui fait basculer l’ensemble de la pièce vers une musique néoclassique expérimentale plutôt que vers les field recordings auxquels on pouvait s’attendre.
Un travail original, intéressant, qui replace Chris Watson dans une position de recherche et d’expérimentation.
le 21/01/2012