du 04/09/2012 au 22/09/2012
Fondation d’entreprise Ricard,
Paris
Davide Balula / Étienne Chambaud / Fondation d’entreprise Ricard / Jeppe Hein / Liam Gillick / Mathieu Klebeye Abonnenc / Nicolas Chardon / Rainier Lericolais / Renaud Auguste-Dormeuil / Sol LeWitt
Pour reprendre langue avec les arts plastiques en ce début septembre, la Fondation d’entreprise Ricard nous propose, avec The Mistery Spot, un panorama de quelques-unes des pièces des collections du Centre national des arts plastiques. Afin de thématiser un peu cette présentation, Marc Bembekoff a choisi de s’attacher à la perception et la perte de repères par le biais d’œuvres qu’on a déjà, pour certaines, croisé ici ou là.
Précisément, le Fllow Venice de Davide Balula ne nous était pas inconnu pour l’avoir apprécié au Confort moderne à l’occasion d’une monographie du jeune Français. Présenté ici, ce miroir double-face aux lamelles proches du store vénitien travaille sans peine la perception qu’a le spectateur de lui-même. Il en va de même avec les grands panneaux d’inox repoussé de Lars Fredrikson, miroirs déformés semblables à ceux que l’on trouve dans les parcs d’attraction, ou avec la boule d’acier motorisé de Jeppe Hein qui se met en mouvement à l’approche du public et permet à celui-ci de voir son reflet se déplacer. Plus poétique, les trois impressions de Renaud Auguste-Dormeuil se veulent trois captations de la voie lactée la veille de Guernica, d’Hiroshima et du bombardement de Dresde.
En partant de la notion de perception, on peut aisément dévier vers un travail plus cinétique, proche de l’op art, à la manière des cercles concentriques tracés sur une feuille quadrillée d’Étienne Chambaud ou des créations d’Ivan Picelj et Yaacov Agam, œuvres jouant sur la sérialité de leurs petits motifs, leur répétition produisant un certain effet sur la rétine. Même démarche sur la sérialité chez Sol LeWitt mais résultat plus minimal avec ces lignes grises divisées en quinze sections verticales qui peuvent également figurer des ondes électromagnétiques. Logiquement, on arrive ensuite à l’Oscillogramme de Rainier Lericolais, matérialisation aérienne en polypropylène de la trajectoire d’une onde sonore.
Comme souvent dans ce type d’expositions collectives, quelques propositions résistent à la catégorisation, œuvres qu’on peine à intégrer à la grille de lecture voulue par le commissaire mais qui, pour autant, ne sont nullement inintéressantes. Citons ainsi la suite de plaques de plexiglas coloré suspendue au plafond par Liam Gillick, les deux planches de contreplaqué rouge accrochées tel un mobile par Nicolas Chardon et les trois panneaux d’aluminium sur lesquels Mathieu Kleyebe Abonnenc a dessiné au feutre un paysage bolivien où les membres d’une mission d’exploration avaient été massacrés par les Indiens.
le 19/09/2012