(Kranky / Differ-ant)
24/02/2014
Rock
Alors que son premier album la voyait travailler des textures et incorporer, par endroits, des perspectives plus néo-classiques, Christina Vantzou fait le choix, pour son nouveau long-format, de privilégier la seconde veine. Enregistré à San Francisco, avec l’appui du Magik*Magik Orchestra et de ses quinze musiciens, N° 2 met aux prises basson, violoncelles, clarinettes, flute, cor, hautbois, trompette, violons et alti dans un ensemble qui, comme sur le précédent effort de la Gréco-États-unienne, se fait davantage pertinent lorsque le propos s’étire au-delà des quatre minutes ou bien quand un piano et des effets (fournis par Adam Wiltzie, traditionnel compère de Vantzou) sont conviés aux côtés des autres instruments (VHS).
De même, la présence de vocalises féminines spectrales sur Vancouver Island (celles de Beatrijs Deklerck, Élise Mélinand et Minna Choi) permettent d’apporter une coloration fantomatique et inquiétante que ne dégage pas forcément le reste du disque. De fait, les autres titres paraissent un rien faciles dans leur écriture, superposition d’interventions de cordes, destinée à aller chercher l’émotion (plus encore lorsque les cuivres se rajoutent, voir la fin de Going Backwards To Recover That Which Was Left Behind). On préférera donc la progression moins démonstrative d’une pièce comme Sister, avançant par petites touches, incorporant plus finement ses montées de cordes.
Au total, et bien que ses conditions d’enregistrement en font un disque plus ambitieux que son prédécesseur, on ressort de ce nouvel album avec une impression assez voisine de celle ressentie à la fin de N° 1 ; au reste, l’exercice de continuation était assumé dès le début, avec cet intitulé en forme d’enchaînement sériel.
le 07/06/2014