09/04/2004
Instants Chavirés,
Montreuil
A Hawk and a Hacksaw / Bridget Hayden / Festival Textile 2004 / Instants Chavirés / Julian Bradley / Vibracathedral Orchestra
Seconde édition du festival Textile organisé par le label du même nom, mais là où tous les concerts avaient lieu aux Instants Chavirés il y a deux ans, cest dans trois salles différentes que se déroule celui de cette année : Instants Chavirés, Echangeur et Mains duvres. En ce qui nous concerne, nous ne prirent part quà la première soirée du week-end.
A neuf heures précises, Matthew Bower et Marcia Basset prirent place sur scène avec leur projet The Hototogisu pour un set dune demi-heure, parfaite variation drone pour guitares. Pendant que Marcia pinçait la sienne, couchée par terre, à laide de ciseaux avant den triturer les sons grâce à de nombreuses pédales deffets, Matthew jouait de la sienne avec un archet. Dun niveau sonore impressionnant, leur prestation fut agrémentée de quelques cloches ou de cris passés au vocoder pour un résultat peut-être un peu trop uniforme.
Prit ensuite place A Hawk and a Hacksaw, soit le multi-instrumentiste Jeremy Barnes (ancien batteur de Bablicon ou Neutral Milk Hotel). Visuellement, ce fut particulièrement intéressant : une cymbale à droite et une à gauche, deux grands tambourins et un tambour de bask devant lui, un accordéon entre les mains, un bonnet entouré de grelots sur la tête auquel est scotché une baguette de batterie pour jouer dune des cymbales, des cloches liées autour de la cuisse droite avec une autre baguette qui vient taper sur une autre cloche et un appeau à oiseaux ou une guimbarde dans la bouche. Musicalement, ce furent des morceaux relativement courts entre free folk et alt-country déjantée pour une prestation rafraîchissante et divertissante.
Enfin montèrennt sur scène les quatre membres de Vibracathedral Orchestra (Neil Campbell étant resté en Grande-Bretagne) qui nous avaient tellement enchanté il y a un an et demi. Moins syncrétique que lors de leur concert brugeois, la texture développée par les anglais se voulait, cette fois-ci, plus composite dans le sens où les différents instruments utilisés y furent plus aisément identifiables allant même jusquà produire des séquences quasi-mélodiques (suite daccords de guitare, ligne de basse, air au mélodica). Cherchant sans cesse de nouvelles manières dalimenter la tentaculaire nappe ainsi mise en place, le quatuor utilisa une petite radio comme un theremin, jouant avec les ondes via lantenne, mêla douze-cordes et six-cordes ou confronta clarinette et bombarde. Encore une fois époustouflant, le set de Vibracathedral Orchestra recueillit, au bout de quarante-cinq captivantes minutes, des applaudissements nourris et mérités.
le 12/04/2004