(Room40 / Import)
24/07/2014
Electronique
Comme annoncé il y a quelques semaines, au moment de la recension de For/Not For John Cage, Lawrence English et son label Room40 apparaissent de plus en plus régulièrement sur ces pages, et même à double titre avec Wilderness Of Mirrors puisque cet album est précisément publié sur le label géré par l’Australien. C’est souvent le cas avec ses productions, mais ce nouvel album le démontre encore davantage : Lawrence English sait parfaitement composer son ambient, agencer ses textures et superposer ses nappes, de telle sorte qu’il met en place une musique à la fois riche, dense, profonde et lumineuse.
L’intitulé de cet album laissait déjà augurer une recherche aux confins de l’ésotérisme et d’une forme de fantastique un peu baroque ; le contenu de Wilderness Of Mirrors le confirme avec ce mélange de teintes quasi-scintillantes (comme réfléchies par un miroir) et de plongées dans le lointain et l’inconnu que peut offrir la nature. Mais cette dernière sait également se faire plus sauvage ou moins avenante, la musique suit alors, se parant de saturations (le début de Forgiving Noir).
Alors que c’est un regret parfois exprimé face à des albums ambient, celui-ci parvient à se renouveler assez aisément, probablement aidé en cela par sa durée (trente-neuf minutes pour huit titres). À ce titre, même en toute fin de disque, on peut encore être surpris par la pertinence de traits de guitare distordus, venant à la fois fendre et éclairer l’agrégat de nappes (Hapless Gatherer). À tout prendre, on serait même partant pour immédiatement réitérer l’écoute du disque.
le 02/10/2014