(Home Normal / Import)
26/09/2014
Electronique
Quand on nous annonce le premier album d’un musicien opérant majoritairement au piano, on se montre immédiatement assez sceptique, usé par le nombre de disques de néo-classique publiés ces dernières années (certains ont été évoqués ici, d’autres même pas, préférant un silence courtois à une sévère recension). Bref, lorsqu’Home Normal nous fait part de la signature d’Islands Of Light et du fait que le musicien utilise principalement le piano, nous nous attendions à quelque chose de très commun. Or, la proposition de Dino Spiluttini se fait nettement plus intéressante, notamment parce qu’il n’utilise en vérité le piano qu’avec parcimonie, lui laissant certes le plein espace de temps à autre (Schlump), mais optant plutôt pour une approche plus expérimentale.
Convoquant régulièrement une nappe en arrière-plan, il nous sert une forme d’ambient-drone assez enveloppante avec un subtil jeu sur l’oscillation des textures (Heimfeld) ou sur le caractère lumineux d’un micro-larsen (Heisternest). À un autre bout du spectre, il sait également jouer de son instrument principal comme s’il était préparé (Muemmelmannsberg). Restent quand même quelques scories évitables, telle cette volonté de livrer des morceaux durant entre deux et trois minutes, façon mignonnes vignettes mais, dans l’ensemble, on tient là un disque assez satisfaisant qui fait penser qu’Islands Of Light pourrait être suivi à l’avenir.
le 04/12/2014