Manyfingers

The Spectacular Nowhere

(Ici d’Ailleurs / Differ-ant)

 date de sortie

27/04/2015

 genre

Rock

 style

Expérimental / Post-Rock

 appréciation

 tags

Expérimental / Ici d’Ailleurs / Manyfingers / Post-Rock

 liens

Manyfingers
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Bien qu’en sommeil depuis de nombreuses années (et même si Chris Cole continuait d’opérer dans d’autres projets), Manyfingers nous donnait toujours quelques nouvelles : sa signature sur Ici d’Ailleurs avait été annoncée par le label nancéen et un split 12" avec son complice Matt Elliott avait paru il y a trois ans. Pour autant, il aura donc fallu attendre dix ans pour que l’Anglais ne livre un nouveau long-format, publié dans la série Mind Travels de la structure française, collection destinée à « faire voyager [l’]esprit dans des sphères parfois tortueuses, parfois plus contemplatives, mais toujours inattendues ».

Inattendu, The Spectacular Nowhere l’est plutôt puisque Manyfingers y procède à une évolution certaine, optant en majorité pour une forme entre la symphonie et l’orchestration expérimentale, sollicitant de nombreux instruments appelés à s’exprimer tous en même temps. Le risque avec un tel positionnement musical est de frôler l’emphase, à force de convoquer toujours davantage d’instruments. Un tel écueil n’est malheureusement pas toujours évité, notamment quand David Callahan est invité à chanter sur The Dump Pickers Of Rainham. Au reste, en creux, on s’aperçoit que lorsque Chris Cole intervient lui-même au chant, cette impression de pompe n’apparaît pas, l’instrumentation restant contenue (It’s All Become Hysterical). Même constat lorsque la fidèle Ida Alfstad (déjà présente sur le premier album de Manyfingers) officie aux chœurs (From Madam Hilda Soarez).

Néanmoins, nous serions bien malhonnêtes de reprocher au Britannique cette réincarnation, alors que notre dernière chronique soulignait que l’Anglais n’apportait pas de surprises et qu’ « il sera toujours temps, quand viendra le troisième disque, de reprocher à Chris Cole un manque d’évolution ». De toute façon, si on souhaite retrouver certaines des ambiances de ses précédentes productions, quelques titres sont construits sur ce même canevas avec entrée progressive de la guitare acoustique, des cordes, des cuivres, du piano, de la batterie et des boucles vocales (No Real Men, Alone In My Bones, Le Problème De Charbon, The Neutering Of Stanley). Comme précédemment, on se trouve alors face à quelque chose convoquant à la fois le spectral hanté qu’une forme baroque et torturée. À ces moments-là, le temps ayant passé depuis son dernier album en date, c’est avec une véritable satisfaction qu’on se replonge dans les échafaudages savants et alambiqués de Manyfingers.

François Bousquet
le 07/07/2015

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