The Island Band

En 2008, Lars Myrvoll sortait un album solo intitulé The Island. Huit ans plus tard, il a réuni plusieurs musiciens autour de lui pour un nouveau long-format, présenté non plus sous son seul nom, mais sous celui d’une formation logiquement dénommée The Island Band. Ayant recruté ses compères au sein de formations très disparates, évoluant aussi bien dans un registre jazz traditionnel que dans des terres plus rock ou plus expérimentales, Myrvoll concocte un disque charriant toutes ces influences, exploitées au long de ses douze morceaux.

Quelques titres opèrent ainsi dans des climats ambient (avec longues notes tenues, sur les deux premières pistes du disque) ou parviennent à intégrer des samples de marée en flux et reflux (le bien nommé Waves), pendant que d’autres choisissent une approche néo-classique (The Shore / Waves In The Morning et son dialogue entre piano et cordes, Dreaming et ses liés profonds de cordes) ou free-jazz (les notes débridées du saxophone de In All We Are Connected). Petite surprise également avec les deux volets de Swimming, sorte de ballade chantée par Myrvoll et Maria Due, tandis que le théorbe (sorte de grand luth) de Solmund Nystabakk égrène ses accords et qu’un saxophone s’égare dans un solo un peu grandiloquent.

Cette variété, comme toujours, peut alors être lue de deux manières : soit on loue la capacité du groupe à intervenir dans plusieurs styles, à se renouveler et à se remettre en question ; soit on considère que, fort de la présence de tous ses membres, il est incapable de trancher et de se positionner clairement dans un registre ou un autre. Au final, on sera même désarmé au moment de classer cet album de The Island Band dans un genre musical donné, sans bien savoir si ce constat est à mettre au crédit ou non du disque.

François Bousquet
le 27/04/2016