Auti Dari

Global Circus

(Autoproduit / Internet)

 date de sortie

02/09/2014

 genre

Electronique

 style

Ambient / Drone / Minimal

 appréciation

 tags

Ambient / Auti Dari / Autoproduit / Drone / Minimal

 liens

Auti Dari

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Il est finalement assez rare que l’on trouve des artistes français qui se situent pleinement dans notre ligne éditoriale. Aussi quand l’un d’entre eux se présente à nous, on y porte une attention toute particulière comme c’est le cas ici avec ce projet solo de Matthieu Diard. Global Circus est un premier album mais il est sorti en format CD dans un packaging soigné, une production de grande qualité, mais tout cela en autoproduction ce qui est encore une excellente raison pour que l’on s’en fasse l’écho.

Il le dit lui-même, Matthieu Diard n’est pas musicien mais il baigne en permanence dans la musique depuis quelques temps, à commencer par les années 90 et la scène rave / free party qu’il fréquente notamment en tant que DJ. A titre professionnel le Nantais est technicien son ce qui lui permet de travailler avec divers groupes, dont Alien Daï en tant que multi-instrumentiste. Le temps passant, les styles musicaux évoluant, c’est donc en solo que Matthieu se lance dans le style qui lui tient certainement le plus à cœur, sachant qu’il est fan de Brian Eno et Richard D. James.
C’est donc clairement du côté de l’ambient que se situe cet album, même si son titre Global Circus peut brouiller les pistes. Une ambient assez souvent minimale, mais plus particulièrement sur Black Hole qui ouvre l’album de façon sourde et sombre avec toutefois quelques nappes plus classiques qui s’élèvent sur la fin. Un format que l’on retrouve dans une certaine mesure sur Quantum Vaccum, très homogène, tout juste relevé quand à lui de quelques oscillations lumineuses et métallisées. C’est justement entre ces deux morceaux qu’a été placé Global Circus, le morceau titre qui se démarque nettement, qui illumine l’album de ses élans d’orgues mélodiques, appuyés, puissants, conférant même à ce titre un style orchestral, inattendu et de toute beauté.

Si l’album se tient plutôt bien, paraissant globalement très cohérent, on notera tout de même quelques variations de style, différentes approches. Du côté de la noirceur, on notera Ocean of Clouds et ses souffles oscillants qui nous font penser au lent tournoiement des pales d’un énorme ventilateur. Les sonorités sont plus inquiétantes, mystérieuses, lorgnant ici vers une dark ambient aux pulsations de basses, grincements et martèlements grésillants. A l’opposé, on trouve Sequoia et ses nappes de synthés pleinement assumées, un petit penchant pour le krautrock avec leur teinte vintage pour un résultat tout en douceur et incitant à la rêverie.
Autre style ensuite avec Euterpe et Disturbance, deux titres qui ont logiquement été rapprochés. Ici le style est très haché, les mélodies sont lentes, et les sonorités assez brèves laissent la place aux silences. L’approche donc différente mais le style est finalement le même, se rapprochant d’une ambient minimale et contemplative.

On termine avec les 11mn de Endless Plain qui sont l’occasion de revenir à un assemblage de nappes et drones, oscillant entre douceur des premières et puissance des seconds. Une conclusion à un album soigné, une base classique et quelques libertés parfaitement maîtrisées, bref une très belle réussite à recommander à tout amateur d’ambient électronique.

Fabrice ALLARD
le 31/07/2016