(Miasmah / Import)
03/02/2017
Electronique
Alors qu’avec Schattenspieler, ces pages saluaient une évolution de Marcus Fjellström vers quelque chose situé en dehors de l’ambient opaque, ce terrain de jeu habituel du label Miasmah et sur lequel l’auteur s’était aventuré pour son effort précédent, ce Skelektikon sonne, dans ses premiers instants, comme une forme de retour en arrière. En effet, le Suédois y retrouve cette musique sombre et profonde, dans laquelle les nappes obscures sont superposées et l’atmosphère n’est pas des plus riantes (à l’image du titre de l’album et de sa pochette).
Pourtant, sur le papier, certains intitulés de morceaux intriguent, telles ces trois pistes Skelekton Dance et, de fait, la batterie réelle qui s’y invite conduit ces titres à opérer dans un registre un peu décalé, presque baroque, avec travail sur les cymbales comme autant de matérialisations de cette danse dégingandée qu’on peut imaginer. Plus généralement, on se rend compte, au fil de l’album, que chaque morceau voit un instrument être placé au centre de l’attention et agir par tapotements (comme si les cordes étaient frappées par l’archet ou pincées en pizzicati, les accords grattés métronomiquement, etc…). L’impression générée se situe alors entre appréhension tant le climat global est inquiétant, et forme de méditation induite par cette répétition et cette recherche de sérialité.
Dans ce contexte plutôt différent de ce qu’on pressentait avant l’écoute de Skelektikon, et bien que quelques concessions soient néanmoins faites à cette ambient opaque assez traditionnelle qu’on décrivait précédemment (Someting Comes From Nothing, Arboretum), ce nouvel album se montre plutôt convaincant.
le 15/06/2017