Personal Computer Music

 date du concert

15/09/2005

 salle

Centre Pompidou,
Paris

 tags

Centre Pompidou / Laurent Dailleau / Personal Computer Music

 liens

Personal Computer Music
Centre Pompidou

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On découvrait Personal Computer Music en début d’année, lors d’un concert au Project 101. Ce fut une excellente surprise, et l’on faisait le déplacement ce soir au Centre Pompidou afin de renouveler l’expérience et voir comment s’opérait le passage dans une plus grande salle, avec plus de moyens.
Comme au Project 101, on retrouve donc François-Eudes Chanfrault et Aurélien Delamour, noyau dur de Personal Computer Music, auquel se joignait ce soir Laurent Dailleau au theremin (que l’on retrouvera dans un mois aux Instants Chavirés avec Cécile Babiole et Atau Tanaka au sein de S.S.S./Sensors_Sonics_Sights) et Sam Crowther au piano. Tout au long du concert, le line-up changera, débutant par les deux hommes de Personal Computer Music, ensuite accompagné de Laurent Dailleau et/ou Sam Crowther, avec parfois François-Eudes Chanfrault en solo.

A la manière du concert du Project 101, les deux hommes débutent en douceur, posant des souffles et textures un peu sombres, inquiétantes, de lentes montées de tensions, et quelques cassures façon minimale techno et clicks’n cuts, soit globalement une belle manière de poser une ambiance. Les trois cloisons qui entourent la scène étaient alors joliment mises en valeurs par un jeu de projections et/ou éclairages, contribuant à placer tout le système scénique dans une bulle ouatée. On appréciera ensuite la façon qu’a le groupe de mêler douceur des nappes et sifflements aigus, alliant du coup sensibilité efficace et expérimentation plus difficile d’accès, ou cette manière de convoquer des éléments naturels avec des machines lorsque des mouvements de flux et reflux sur une texture grésillante évoquent la mer.
Par contre, alors qu’au Project 101 nous avions eu droit à un concert parfaitement construit, allant de l’ambient à une techno irrésistiblement dansante, ce soir nous avions l’impression d’écouter une compilation, un éventail du savoir faire de Monsieur Chanfrault, passant d’un morceau dark-ambient à une techno minimale sans la moindre transition puisque chaque morceau était séparé d’un joli blanc, tellement perturbant que le public n’applaudissait pas : la musique de Personal Computer Music est faite pour être développée, pour s’installer sur la longueur, et ne supporte pas le format "pop". De plus, on assistait à un mélange de pièces longues, prenant le temps de poser une atmosphère et de morceaux courts qui nous donnaient l’impression de n’être que des ébauches.
On sera alors tour à tour emballé et agacé. Emballé par un titre où les deux hommes s’emparent de leurs guitares cristallines avant d’aborder une belle montée de tension, agacé par cette curieuse impression de voir parfois une copie d’Alva Noto, aussi bien musicalement que visuellement, emballé par la sensualité dérangée de tous les morceaux ambient plutôt sombres, agacé par un jeu de piano un peu poseur, heureusement rattrapé ensuite par l’électronique, et emballé par le travail sur le son ou plutôt le mélange des sons.

On sortira donc de ce concert ni enthousiaste, ni déçu. Ou bien s’agit-il d’une déception toute relative, et liée à la comparaison du premier concert que l’on voyait de Personal Computer Music. Par contre, tout au long du concert, on sera séduit par tous les éclairages et projections, parfaitement adaptés à chaque morceau et contribuant fortement à l’ambiance générale en utilisant l’ensemble de la scène pour produire au final un véritable spectacle son et lumière.

Fabrice ALLARD
le 24/09/2005

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