(Someone Good / Import)
15/05/2020
Rock
Il y a deux ans, nous avions été un peu surpris par la direction prise par Andrew Tuttle sur son long-format d’alors : délaissant son ambient lumineuse, l’Australien avait opté pour un folk instrumental avec guitare acoustique et banjo très en avant, joués en finger-picking sur un peu plus d’une demi-heure. Forcément, quand arrive Alexandra dont on constate rapidement qu’il déploie les mêmes ingrédients (positionnement musical, matériaux utilisés, durée d’ensemble), la surprise est moindre, voire le procédé commence à tourner au système. Entouré de nombreux musiciens, très majoritairement venus de la scène alt-folk anglo-saxonne (Chuck Johnson, Gwenifer Raymond en tête), Andrew Tuttle y trouve d’efficaces relais pour ses propres interventions.
C’est ainsi que sa guitare resonator trouve un écho avec la guitare pedal steel de Chuck Johnson (Hilliard Creek, Finucane Road), son banjo avec le fiddle de Gwenifer Raymond (Scribbly Gums Trail). Comme sur l’effort précédent de l’Australien, ces contributions extérieures (comme les quelques samples issus d’un centre commercial dans le justement nommé Cambridge Drive Shopping Centre et possiblement meilleur morceau du disque) permettent, d’une part, de donner un peu plus de corps aux morceaux de l’Australien et, d’autre part, de contrebalancer les tonalités très métalliques de ses propres instruments.
En leur absence, les compositions d’Andrew Tuttle ont trop tendance à n’être soit que de simples exercices de style, soit des propositions folkloriques à la limite du cliché pour touristes, quand les doigts défilent sur le manche, dans une démonstration ostentatoire (au hasard, le caudal Platypus Corridor).
le 29/06/2020