(N-Rec / Metamkine)
00/09/2003
Electronique
Ambient / Eddie Ladoire / Heller / N-Rec / Sébastien Roux
C’est peu de temps avant leur concert au Project 101 que sortait ce premier album de Heller, collaboration entre Eddie Ladoire et Sébastien Roux, ce dernier étant entre autre connu pour être un ancien membre de Un Automne à Lob-Nor. Eddie Ladoire quant à lui, emprunte le pseudo E-di pour composer des bandes son pour des films expérimentaux, et organise des concerts en région bordelaise.
Quelques jours avant le concert de Heller on avait été conquis par Sébastien Roux en solo à Confluences, on avait également apprécié la prestation du duo au Project 101, mais sur disque, écouté au casque dans un autre confort, la musique de Heller prend toute sa dimension.
L’album entier ne tient qu’à de petits riens : des drones/nappes de guitare qui ondulent chacun à leur rythme, créant des vagues mélodiques, et une multitude de petits glitchs qui n’ont rien d’agressifs. Au contraire chaque élément est traité avec une finesse inouïe, et les craquements, chuintements, souffles, grésillements paraissent naturels, comme s’il s’agissait d’une caresse de sable, de bruits de pas dans des graviers.
Parfois, mais sur une plus courte durée, et de façon anecdotique la musique de Heller se fait un peu plus expérimentale en poussant un peu plus le minimalisme. ETE02.1 paraît extrêmement linéaire avec cette nappe qui n’évolue pratiquement pas et ses petits glitchs et sifflements en guise de conclusion. Sur JUN03.2 c’est le calme qui prend le dessus. Une légère nappe s’éteint rapidement et ne laisse entendre que quelques sons comparables à des bruits d’insectes.
Mais globalement, on a droit à de superbes plages ambient qui ne cèdent pas à la facilité. Pourtant, souvent on aimerait bien que les morceaux durent plus longtemps. On retiendra en particulier la magnifique et magique superposition d’ondulations sonores de ETE02.3 qui semblent imprévisibles, jouant avec la stéréo, l’une grave, l’autre aiguë formant une sorte de lente mélodie sur un tapis de glitchs et autres bruits sourds. Et puis pour conclure, 144+ qui donne réellement l’impression que le temps s’est arrêté. Pendant près de 9 minutes (c’est le seul long morceau), une nappe linéaire reste en suspend et une sorte de piaillement aigu crée un rythme régulier, ajoutant à l’aspect hypnotique de ce morceau. A écouter au casque, isolé, en regardant le monde courir.
Pour amateur de musiques ambient, c’est peut-être bien le meilleur album du genre qu’on ait pu écouter cette année.
le 06/01/2004