(Kranky / Chronowax)
17/11/2003
Rock
Clear Horizon / Flying Saucer Attack / Jessica Bailiff / Kranky / Space Rock
Entièrement composé et enregistré par mails transatlantiques, ce premier album de Clear Horizon (duo formé par Jessica Bailiff et Dave Pearce de Flying Saucer Attack) marque à la fois un nouveau départ dans la carrière du musicien anglais et une tonalité supplémentaire à la palette de lAméricaine.
Si le morceau douverture (Watching the Sea) pourrait sinsérer sans peine dans un des disques « personnels » de la chanteuse de lOhio, le reste de lalbum nest, heureusement pas, quune simple adjonction des talents des deux artistes. En effet, une écoute rapide ny entendra quun nouveau disque de Jessica Bailiff avec quelques nappes de guitares en plus ou une voix masculine qui vient faire les churs de temps à autre ; cependant, une écoute plus attentive est nécessaire pour y distinguer tout ce qui fait la différence avec cette fausse image que lon sétait faite. On sapercevra alors que lAméricaine, faisant traîner sa voix plus que de coutume, saccorde avec latmosphère générale du disque et se calque ainsi sur les textures de guitares produites par le bristolien qui lui, de son côté, réfrène ses velléités rythmiques pour mieux s’associer au timbre de Jessica Bailiff (sauf dans le très beau Open Road, dernier morceau du disque).
Parallèlement, on se retrouve surpris par le duo : par exemple, alors quon suppose que For Days devrait se terminer au bout de quatre minutes trente quand chant et guitare acoustique se taisent, il reste en réalité trois minutes où les réminiscences des accords de la première partie du morceau croisent petits larsens et profondes nappes. De même, alors quon imaginait retrouver la voix de Jessica Bailiff au premier plan sur tous les titres, Dave Pearce prend parfois les devants jusquà assumer seul la partie vocale. Après huit morceaux très calmes, parfait exemples de space-rock ambient, Open Road et sa boîte à rythmes soutenue clôturent donc le disque ; la voix de lAméricaine, réverbérée au maximum et mise, dans le même temps, en écho pour créer un contre-chant, sy fait plus enjôleuse que jamais, gracieusement soutenue par un piano aussi suave que délectable.
Si lensemble, à lexception de ce dernier titre, semble parfois manquer un peu de spontanéité, voire de renouvellement dun morceau à lautre, on ne peut que saluer la naissance dun tel duo, qui ne devrait, dailleurs, pas en rester là, un second album étant déjà en préparation pour lequel, cette fois-ci, les musiciens ont prévu de se retrouver, à Bristol, dans les studios de Dave Pearce.
le 02/02/2004