Sergej Mohntau

Gummihandschuchdudelsack

(Transacoustic Research / Import)

 date de sortie

17/11/2003

 genre

Electronique

 style

Expérimental / Future Jazz

 appréciation

 écouter

3 MP3 (complets)

 tags

Expérimental / Future Jazz / Sergej Mohntau / Transacoustic Research

 liens

Sergej Mohntau
Transacoustic Research

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Sergej Mohntau est un duo atypique, et a priori bien barré quand on ne connaît que le principe de leur musique, à savoir que celle-ci est composée à partir d’instruments inventés par les deux artistes, dont le fameux rubberglovebagpipe qui donne son nom à l’album et qui est construit à partir d’un gant en plastique. A ce propos, on vous recommande le site du groupe qui nous montre chaque instrument avec de nombreuses photos.

Mais le meilleur reste à venir puisque aussi barrés qu’ils semblent être, leur musique est finalement extrêmement abordable, touchante, où les expérimentations ne sont jamais gratuites, pour une musique qui n’est pas non plus une simple démonstration de leurs matériel. Les styles musicaux sont relativement variés, mais la dominante est assez electro-jazz tout en restant très personnel bien sûr. En fait le son de ce rubberglove se rapproche souvent de cuivres, notamment sur Landschaftspflege qui, sur une base plutôt ambient pose quelques notes de cet instrument mystérieux que l’on confond alors avec une improvisation de saxophone, contrastant du même coup avec une rythmique de batterie assez sèche.
L’auditeur n’est jamais vraiment perdu. Sur Bassena par exemple le duo utilise sa Jack-Of-All-Trades Double Bass qui ressemble justement à une contrebasse, contribuant encore à l’ambiance jazz de l’album. La batterie se fait caressante en frôlant les cymbales d’un morceau d’ailleurs très rythmique. On sens que ces autrichiens s’amusent comme des gamins avec leurs jouets musicaux. Inarbeit débute par ce que l’on comparera à des cancanements, donnant l’impression en fin de morceau, de se retrouver projeté dans une basse-court. Il s’agit en fait de l’Electric Window : une vitre, des capteurs, quelques éponges, et vous obtenez une symphonie pour laveurs de carreaux.

Il serait toutefois dommage de limiter le groupe à ce genre d’expériences puisqu’il ne s’agit pas là d’une formule systématique, mais surtout parce que l’on oublie bien vite la spécificité de leur musique. On trouve par exemple régulièrement des sonorités électroniques ou des voix traitées et répétitives. Il est vrai que les mélodies sont assez rares, le groupe privilégiant un solide squelette rythmique/basse sur lequel il improvise. Pourtant par deux fois ils excellent dans ce domaine, avec d’abord Luetfen et apparemment un instrument à cordes frappées, puis le sublime Wing, qui construit une mélodie à partir de sonorités extraites du système d’exploitation Windows. Extrêmement répétitive et nous rappelant Steve Reich, elle se voit agrémentée petit à petit de nouveaux sons, d’une rythmique, pour obtenir un magnifique morceau electronica.

Un groupe formé par deux véritables artistes à la démarche fort sympathique. Une grosse surprise à l’écoute d’une musique plus classique qu’on ne s’y attendait, et bizarrement, si l’on ne devait faire qu’une remarque, on en viendra presque à regretter que ces sonorités ressemblent un peu trop à de véritables instruments, alors que c’est en partie là que réside le tour de force.

Fabrice ALLARD
le 16/02/2004

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