Cinélux

S/t

(Peter I’m Flying ! / Chronowax)

 date de sortie

19/01/2004

 genre

Electronique

 style

 appréciation

 écouter

Hollis (MP3 complet)

 tags

Capitol K / Cinelux / Mitchell Akiyama / Peter I’m Flying ! / Tepr / Tlone

 liens

Cinelux
Tlone
Peter I’m Flying !

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Annoncé de longue date, ce premier volet de la série "Pardon my french" (destinée à faire découvrir de nouveaux artistes français par le biais de cinq morceaux originaux et cinq remixes) constitue le premier disque publié par Cinélux, trio déjà apprécié sur scène à plusieurs reprises.

Cintré dans des habits corsetés, trop systématique, voire monotone, le post-rock de Cinélux déçoit (Hydrocephalus Enjoyment ou Une Porte, malgré les textes parlés samplés). En revanche, il se fait plus convaincant quand il mêle des sonorités jazz à son agencement très carré (Hollis) ou qu’une rythmique désynchronisée est convoquée (Infraland). Le morceau le plus concluant se trouve cependant être le dernier qui nous est proposé (Rob) fort de sa structure relativement épurée, des apports électroniques en arrière-plan et de la variété du jeu de la batterie.

Partant de ce bon titre, Tepr met la mélodie en avant et gomme une partie de l’aspect presqu’inquiétant qu’inspirait le morceau d’origine avant de proposer un final complètement dépouillé et plus intéressant. Le remix d’Hollis par Machinedrum apporte un soupçon d’influence hip-hop laid-back tout en réduisant l’importance et le caractère martial que pouvait avoir, originalement, la batterie, tandis que Mitchell Akiyama triture la mélodie d’Hydrocephalus Enjoyment et la couvre de sons analogiques. Plus loin, Tlone dépose des notes cristallines sur la rythmique rendue digitale d’Hollis et Jean redynamise la basse d’Une Porte. Capitol K, pour sa part, a choisit de sélectionner deux morceaux (Infraland et Une Porte), de les mélanger, de les retravailler pour en proposer un nouveau, baptisé The Butter and the Mik, fait de rythmique soutenue, de basse rebondie et des samples de voix initiaux mis en boucle.

François Bousquet

Séduit à plusieurs reprises par les concerts de Cinélux, c’est avec une certaine curiosité que l’on aborde ce premier enregistrement du groupe, espérant y retrouver cette séduction initiale. Les labels se retranchant souvent derrière des concepts plus ou moins foireux pour compiler, Peter I’m Flying a choisi de faire connaître la scène française à l’étranger en proposant ici un artiste de notre beau pays remixé par des artistes de renommée internationale.

En cinq morceaux, on retrouve assez bien le style de Cinélux, mais connaissant maintenant un peu mieux les membres du groupe, on comprend mieux comment elle s’articule. Si Hollis nous surprend un peu avec son intro très jazz, on retrouve ensuite une boucle mélodique que l’on croirait sortie d’un album de Stuntman5. Là dessus, la rythmique qui tourne en boucle sonne assez électronique, mais ce titre n’est pas le plus représentatif du groupe. Du jazz, on en retrouve sur Infraland et son délire de cuivres auquel se colle des vocaux hip-hop nonchalants et quelques riffs de guitare. Des voix encore, mais plus proche de Joy Division sur le superbe Une Porte, avec géniale rythmique, le tout se situant entre cold wave et post-rock ambient, répétitif et addictif.
Autre très beau morceau, Hydrocephalus Enjoyment mêle rythmique cliquetante, parasites électroniques et improvisations lumineuses de guitare. On sera juste un peu plus réservé sur Rob qui tourne un peu en rond.

Du côté des remix, Machinedrum et Tlone ont tous les deux été inspirés par Hollis. Les premiers mettent en avant la partie jazz, en rajoutant un peu avec un vibraphone, tout en triturant un peu plus les voix, tandis que Tlone privilégie logiquement le traitement électronique avec un très beau final mélodique et syncopé. Jean profite des voix cold wave de Une Porte pour y ajouter de sombres nappes plaintives dans lesquelles la voix vient trouver refuge sur cette version très longue au final plus franc. Capitol K semble prendre la basse de ce même morceau et y coller la voix de Infraland, s’appropriant complètement les morceaux pour en faire un à leur sauce, façon pop déglinguée.
On terminera avec peut-être les deux plus réussis, à savoir la version de Hydrocephalus Enjoyment par Mitchell Akiyama qui garde le fort potentiel de la rythmique pour y poser ses délicates expérimentations et déconstructions sur les guitares. Les éléments s’empilent à l’extrême mais restent agréable à l’oreille avec quelques jolies cassures. Pour finir on retrouve Tepr dans un registre très electronica n’ayant plus grand chose à voir avec l’original qui semble tout de même lui avoir inspiré de belles choses : basses métalliques et résonnantes, puis décollage pour une deuxième partie très enlevée.

Au final on se posera des questions sur le bien fondé de ce genre de projet. Il est en effet difficile de découvrir un groupe avec seulement cinq titres, surtout si ceux-ci sont perdus au milieu de remixes. D’un autre côté le disque est très agréable, riche par sa diversité, passant sans problème d’un titre original à un remix et créant un pont entre post-rock et musiques électroniques.

Fabrice ALLARD
le 19/02/2004

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