(Carte Postale Records / Import)
15/01/2004
Rock
Sweek est un jeune groupe belge qui s’est forgé une petite réputation sur scène, évoluant doucement pour trouver sa voie avec l’arrivée d’une violoniste et d’un violoncelliste. Quelques prix gagnés lors de concours, le Rhaaa Lovely festival l’an passé, et surtout le festival de Dour où ils auront marqué les esprits.
The Shooting Star’s Sigh..., leur premier album, fait état d’un post-rock assuré qu’il serait facile de comparer à Mogwaï ou Godspeed You ! Black Emperor.
Le titre qui sert d’intro à l’album est déjà bien à part avec un ronronnement ambient qui nous fait penser à un hélicoptère au loin sur lequel se pose une superbe mélodie de guitares claires et cristallines. Une voix, grave et murmurée dit un texte. Cette impression que l’on nous raconte une histoire se confirme avec le génial Microbacterium Leprae : des guitares timides, une pointe d’électronique, et des cordes dramatiques donnent l’impression d’écouter une bande original de film. Les mélodies de violons laissent transparaître quelques influences de musique classique et apporte une certaine fraîcheur au post-rock que l’on entend depuis quelques temps, tout en restant très énergique. La voix quant à elle très posée continue son récit façon spoken word, pleine de gravité, fait passer quelque chose et force l’attention. Quand elle s’arrête on croit entendre le moteur d’un projecteur de cinéma.
En dehors de cette ambiance cinématographique également marquée par les classiques samples de dialogues de films on est séduit par quelques originalités comme ces violons qui nous font parfois penser à des musiques moyen-âgeuses ou de films épiques à gros budget (Creutzfeld Jacob), par le fait que le groupe ne cherche pas à appliquer une recette et ne se sent pas obligé de terminer un morceau par le traditionnel mur du son. Tout est maîtrisé à la perfection : un sens du rythme efficace, des mélodies tantôt cajoleuses, tantôt portée d’un élan lyrique, un son parfois doux et tendre qui sait se fait plus dur, plus rock quand les guitares deviennent grinçantes.
Mais c’est un titre comme James Piano qui fait de Sweek un groupe à part. Deux minutes d’un solo de piano répétitif qui imite à lui seul une montée de guitare typique du genre. Mais ce que l’on ne sait pas encore à ce stade, c’est que ce morceau est une sorte de démo de New James qui enfonce le clou avec cette même mélodie à grand renfort de guitares, violon et violoncelle.
On avait un peu lâché ce type de post-rock qui voit fleurir tous les jours de nouvelles copies. Il y a quelques mois on découvrait Absinthe (Provisoire) qui proposait une version free-rock, et voici maintenant la version néo-romantique de Sweek qui ne révolutionne rien mais qui a une façon bien personnelle et touchante de s’approprier le genre.
le 08/03/2004