(2.nd Rec / La Baleine)
24/05/2004
Rock
Constituant toujours un bon moyen de se retourner sur le chemin parcouru par un groupe, la compilation de premiers morceaux et EP est un exercice fort prisé ; Giardini di Mirò nous en propose une à son tour, tout juste un an après son deuxième véritable album.
Si lon est maintenant familier du post-rock des italiens, on prend toujours plaisir à retrouver ces instrumentaux brillamment interprétés, sachant accueillir une petite rythmique électronique (Juicefuls), hébergeant, en creux, une profonde trompette (Penguin Serenade) ou intégrant, en bonne place, des cordes (Tom(ahawk) Cruise). Capables sans peine de dépasser la structure basique faite dentrelacs darpèges de guitare tenus par une section rythmique carrée, la formation transalpine peut nous proposer un final sans six-cordes, uniquement fait de saturations et délectronique.
Parfois prévisibles, ces premiers titres de Giardini di Mirò témoignent pourtant dun indéfectible sens de la mélodie et de la construction musicale, couplé à une réelle passion pour le genre exécuté. Fortement référencée dans ses premiers temps (en témoigne, ici, Dancemania, Pearl Harbor ou Song 4, fort appréciable au demeurant), la musique de Giardini di Mirò a peu à peu trouvé sa véritable personnalité, creusant son sillon entre velléités post-rock traditionnelles et désir dexploration, amenant le groupe à tendre par moments vers une musique typique de bande originale (Vintage Lover) ou proposant un titre dune minute, arythmique, uniquement composé de samples de transmissions radios (Space 04).
Trop peu extérieur aux canons du genre dans sa deuxième moitié, Hits For Broken Hearts And Asses est, semble-t-il, à réserver aux amateurs des italiens ; ceux voulant les découvrir devant plutôt se rabattre sur leur dernier album en date, globalement moins soucieux du respect des préceptes post-rock.
le 31/05/2004