Venetian Snares

Huge Chrome Cylinder Box Unfolding

(Planet Mu / La Baleine)

 date de sortie

26/05/2004

 genre

Electronique

 style

Electronica

 appréciation

 écouter

8 MP3 (extraits)

 tags

Electronica / Planet Mu / Venetian Snares

 liens

Venetian Snares
Planet Mu

 autres disques récents
Plasma D’Arc
Ellipse
(Sbire)
Christian Winther, Anja Lauvdal & Espen Reinertsen
Night As Day Day As Night
(Sofa)
Rebecca Foon & Aliayta Foon-Dancoes
Reverie
(Constellation)
Goldmund
Layers of Afternoon
(Western Vinyl)

Ce n’est qu’un peu plus de six mois après Chocolate Wheelchair, un album très orienté jungle-ragga-jazz-pop basé sur de nombreux samples, que sort cette ahurissante nouvelle production de Aaron Funk. Net changement de style, délaissant à la fois le style jungle du précédent et même le breakcore pour lequel il est connu, venant aujourd’hui mettre son grain de sel sur les terres désolées de l’electronica.

On utilise ici le terme electronica selon son sens premier, à savoir ces productions aux rythmiques complexes pleines d’influences industrielles et mélodies fines et sensibles, un style rendu célèbre par le label Warp, largement copié et ayant influencé beaucoup de monde, tendant à homogénéiser ce type de production. Un style qui semble ne plus évoluer, se contentant de mettre en application des codes qui ont fait recette. C’est bien dans ce domaine, quelque part entre Autechre, Aphex Twin, et µ-Ziq que Venetian Snares vient jouer les troubles fête. La différence avec les artistes précédemment cités, c’est que Aaron Funk à son propre style de composition, et un passé breakcore qui reste une base de son travail. Ainsi, il semble ici utiliser le même style de composition, mais en utilisant les sons propres à cette electronica : rythmiques métalliques, bleeps mélodiques cristallins, claviers mélancoliques.

Difficile de décrire la richesse des 14 pièces de cet album. Le terme d’épileptique qui semble souvent convenir à ce type de production risque de ne pas suffir ici tellement les rythmiques sont complexes. Venetian Snares utilise ici des samples ultra-brefs qu’il aligne à une vitesse vertigineuse, selon des agencements alambiqués. Basses saturées, mitraillage synthétique, battucada métallique forment un enchevêtrement au sein duquel seules quelques notes claires parviennent à se faufiler (Cadnium Lung Jacket), apportant tout juste la dose mélancolique qui rend ce morceau particulièrement accrocheur, sans pour autant l’alourdir puisqu’il parsème ça et là quelques pointes ludiques.
De bout en bout cet album est un chef d’oeuvre, un sommet de finesse, à l’image de Vida et sa programmation rythmique hallucinante, Li2Co3 et son contraste entre douces nappes et basses percutantes, Ion Divvy et ses bruitages de jeux vidéos, une mélodie faisant penser à de la musique classique sautillante sur Keek, un gros délire rythmique-noise sur Destroy Glass Castles, plus abstrait et proche de la musique concrète, une lente montée rythmique nerveuse sur Bent Annick avec des voix qui semblent de dissoudre, ou l’inattendu Aaron, dépourvu d’éléments rythmiques, et composé d’une simple et douce mélodie aérienne et cristalline, accompagnée de nappes d’orgue.

Une grosse surprise, le disque de l’été, que l’on conseillera en particulier aux fans d’electronica qui avaient peur jusque là de l’image breakcore qu’a pu se forger Venetian Snares au fil des années.

Fabrice ALLARD
le 07/08/2004

À lire également

Julian Fane
Special Forces
(Planet Mu)
Jega
Geometry
(Planet Mu)
Silk Road Assassins
State Of Ruin
(Planet Mu)
Datach’i
Mmale & Ffemale
(Planet Mu)