Thighpaulsandra

Rape Scene

(Ochre / Import)

 date de sortie

30/08/2004

 genre

Rock

 style

Free

 appréciation

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2 Real Audio (extraits)

 tags

Free / Ochre / Thighpaulsandra

 liens

Thighpaulsandra
Ochre

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Troisième album pour Thighpaulsandra, compagnon de Jason Pierce aussi bien dans Spacemen 3 que dans Spiritualized, mais aussi membre de Coil et de Queen Elizabeth. Composé de trois improvisations d’un quart d’heure chacune, Rape Scene explore plusieurs pans du free rock et s’avère être à la fois une forme de parcours initiatique pour l’auditeur et un voyage dans l’univers tourmenté de son auteur.

Joyful Misuse of the Gomco Clamp s’ouvre par des accords de piano plaqués çà et là tandis qu’une sombre basse œuvre en arrière-plan et qu’une voix ralentie à l’extrême vient ajouter à l’étrangeté de l’ensemble. Traitement des sonorités, utilisation massive de boucles, introduction d’une lourde guitare saturée et lente progression de l’agrégat ainsi obtenu font de ce premier titre un mélange hétéroclite touchant à l’indus comme à un certain post-rock sombre et ténébreux qui n’hésite pas, en outre, à incorporer des éléments électroniques dans ses deux dernières minutes.
The Busy Jew débute par d’aériennes notes de six-cordes avant que celles-ci ne durcissent le ton au bout de cinq minutes pour virer vers un rock psyché pas forcément convaincant ; quand le musicien anglais se met à chanter, on se demande s’il est dans la parodie de néo-métal ou dans un premier degré peu ragoûtant. En revanche, la fin du morceau avec ses nappes de synthé et ses samples divers fait office de planche de salut, confirmant le statut ambivalent de Thighpaulsandra, aussi bien capable d’horreurs que de moments intenses et inspirés.
His Lavish Showroom se veut plus homogène, évolution régulière d’une texture faite de nappes, de cloches, de voix féminines évanescentes et de fulgurances de guitares. Même si ce free-rock halluciné a ses adeptes et n’est pas sans intérêt, on ne peut s’empêcher, peu amateurs du genre que nous sommes, d’être rapidement lassé par ce titre, à l’image d’un album noyé sous ses effets et trop souvent plombé par ses propres intentions.

François Bousquet
le 21/09/2004