(Carpark Records / Chronowax)
31/08/2004
Electronique
Carpark Records / Pop / Signer
On avait remarqué le trio néo-zélandais mené par Bevan Smith lors d’une soirée dédiée au label Carpark au Batofar, à laquelle nous donnions suite en achetant Low Light Dreams, leur deuxième album, de toute beauté. Ils reviennent, deux ans plus tard, toujours chez Carpark, toujours aussi doux, mais revenant doucement à un son plus pop.
Low Light Dreams séduisait par son mélange de rythmiques électro-minimales et de nappes de guitares planantes, nous faisant parfois penser à Micro:Mega. Les guitares sont toujours là, plongées dans d’amples reverb façon Cocteau Twins, et l’électronique semble avoir gagné en finesse si l’on en juge par le joli travail produit sur Hurricane or Sunshine ? où les divers éléments rythmiques, percussions et bruits numériques, subissent de nombreux traitements rendant ce titre à la fois accrocheur et plein de relief. Un titre dont la douceur vous ferait chavirer tout en étant presque dansant.
Mais la grosse nouveauté de ce troisième album, c’est l’apparition du chant, présent sur presque tous les morceaux. Un chant assuré par Bevan Smith en personne, d’une voix douce, feutrée, qui se marie parfaitement à ses guitares, produisant ainsi une pop atmosphérique qui devrait séduire tout autant les fans de Windy & Carl que les amateurs d’electronica mélancolico-sautillante (ce disque vous prouvera que ce n’est pas incompatible), où les guitares cristallines ont remplacé les bleeps glacés.
Mais le groupe ne reste pas sur ces acquis et se lance dans quelques titres un peu plus aventureux, ou en tout cas un peu plus éloignés de leur domaine de prédilection. You’re Killing Us Helen par exemple est une sorte d’interlude expérimental basé sur des boucles et une improvisation rythmique. Une sorte d’introduction à That Sinking Feeling as Key Metal Hits Thigh Flesh, aux percussions encore très acoustiques.
Plus que jamais à la recherche de la fusion parfaite entre indie-pop et electronica, The New Face of Smiling risque peut-être d’avoir du mal à trouver son public, à moins d’aller le chercher du côté des fans de Four Tet avec qui il partage une approche similaire, avec des guitares rock sur Low Light Sleep qui ouvre l’album comme une véritable suite à Low Light Dreams, des glitchs sur Komputa ga Bukowarera et des fractures numériques sur les guitares de The Overwhelming Power of Friendship.
Malgré le virage pop, les fans de la première heure ne devraient pas être perturbés outre mesure. On retrouve ici la même douceur cotonneuse, les mêmes constructions rythmiques, les ambiances vaporeuses et automnales.
le 24/09/2004