(U-Cover / Import)
30/08/2004
Electronique
Ontayso / Sense / Starfish Pool / Tim Koch / U-Cover
Pour sa vingtième sortie, le très intéressant label flamand U-Cover nous propose une sorte de mini-bilan (annoncé dès le titre du disque) avec un split CD partagé en trois avec vingt minutes pour chaque groupe ou artiste. Si le principe rappelle la série Tryptich du label The Music Fellowship, U-Cover, à la dfférence de la structure états-unienne, n’a pas prévu de faire une série de splits.
Le disque s’ouvre par trois morceaux d’Ontayso, formation emblématique du label s’il en est car regroupant en son sein les deux gérants de celui-ci, qui inaugure, pour l’occasion son nouveau line-up : en effet, Iain Law d’Iyunx Productions est venu se joindre au trio initial. Musicalement parlant, le groupe persiste dans cette voix contemplative, à la croisée de l’ambient, de l’electronica et du post-rock ; toutefois, certains accords de piano ou lignes de basse jamais entendus auparavant chez Ontayso témoignent d’une inflexion nouvelle pour des sonorités proches du jazz. Par ailleurs, la formation cosmopolite demeure maîtresse, comme l’était Llips. antérieurement, dans l’intégration de samples urbains (bruits d’embouteillages, de rames de tramways) dans sa musique, en faisant des composants de même niveau que les textures électroniques ou nappes de guitares. Nous offrant deux titres parmi les meilleurs que l’on ait entendu d’eux jusqu’à présent (le troisième, Shore, avec sa rythmique classique, est moins étonnant), Ontayso nous fait encore plus saliver quand à leurs prestations lives que l’on pourra goûter à l’occasion d’une mini-tournée en octobre et novembre prochains.
On retrouve ensuite Sense, auteur, entre autres, d’un album sur U-Cover et d’un autre sur Neo Ouija pour une electronica-ambient aux sonorités aquatiques fort agréable. Particulièrement onirique, la musique de Sense fait la part belle aux nappes, aux lentes mélodies et aux captations du sac et ressac de la mer, laissant quasiment de côté toute prétention rythmique. Ciselant à merveille ses sonorités, Adam Raisbeck nous invite à un délectable voyage dans d’élégiaques profondeurs que peinent à sonder la voix digitalisée psalmodiant sur le très convaincant Sleepless.
Tim Koch, qui nous avait gratifié l’an passé d’un album correct sur le label flamand, clôt le disque par trois courts titres (entre deux minutes trente et trois minutes) et un long morceau de plus de onze minutes. Alors que les premiers oeuvrent dans une electronica traditionnelle, le dernier se veut plus proche de l’ambient avec textures travaillées et incorporation d’éléments variés (cloches, discussions) pour un drone méditatif envoûtant.
Au final, un disque qui nous offre d’excellents moments (les deux premiers morceaux d’Ontayso, le dernier de Sense et, dans une moindre mesure, celui de Tim Koch) et qui permettra également de découvrir l’esthétique U-Cover sans pour autant être frustré comme il arrive de l’être avec une compilation par la présence d’un seul titre par groupe ou artiste.
le 26/09/2004