(Type / Import)
27/09/2004
Electronique
Moitié de Yasume, c’est fort logiquement sur Type (label de John Twells / Xela, autre moitié de Yasume) que Gabriel Morley, alias Logreybeam, sort son premier album solo.
Censé refléter ses véritables velléités musicales (il conçoit Yasume comme de la « pop »), cet album de Logreybeam se pare, dès son titre, d’un second degré plutôt rafraîchissant, balayant les critiques qui le qualifieraient de maniériste ou de poseur. Proposant majoritairement une electronica minimaliste principalement centrée sur les textures d’arrière-plan, agrémentée de quelques glitchs au premier plan, le musicien californien aurait toute sa place sur 12k (voire sur Raster-Noton), mais la volonté d’éclectisme du label et les accointances personnelles avec un de ses gérants l’ont amené à signer sur Type.
Usant de sonorités dont on arrive parfois difficilement à distinguer si elles sont organiques ou synthétiques (la rythmique d’Opiate for the Masses est-elle le fait d’une batterie caressée d’un balai ou un de ces vents électroniques ?), Gabriel Morley nous entraîne dans un univers proche d’une certaine electronica-ambient particulièrement évocatrice, même si toute pulsation n’est pas rejetée (qualité de la rythmique de Post ‘du Mortem, caractère accrocheur de celle de Muado, double dimension, sourde et claire, dans Somnus : Sleep), pas plus que toute prétention mélodique (Muado et sa structure musicale tournoyante). Tout au long d’un disque plutôt court (39 minutes), Logreybeam ne cesse de se remettre en question, constamment à la recherche d’un mieux musical, ne se confinant pas aux drones électroniques stricto sensu et offrant, du même coup, un disque incarné et plus que convaincant.
le 24/10/2004