Charles Atlas

To The Dust : From Man You Came And To Man You Shall Return

(Ochre / Import)

 date de sortie

21/06/2004

 genre

Rock

 style

Post-Rock

 appréciation

 écouter

4 MP3 (extraits)

 tags

Charles Atlas / Ochre / Post-Rock

 liens

Charles Atlas
Ochre

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Poursuivant dans la très belle voie post-pop instrumentale qu’ils avaient emprunté avec Worsted Weight, les californiens de Charles Atlas reviennent sur Ochre pour un quatrième véritable album dont la sortie est concomitante avec celle du décevant album de remixes paru sur Audraglint.

Retrouvant toujours avec bonheur ces délicats alliages de cordes, pianos et guitares, le premier morceau (Demus) nous laisse penser que le tempo s’est un petit peu élevé et que le groupe a délaissé les ambiances cotonneuses du disque précédent pour s’orienter vers une musique plus proche d’un certain post-rock aux accents jazz (succession de soli d’instruments, profondeur du piano). La suite du disque va cependant voir le trio revenir à des tempi plus apaisés tandis que, moins ouatée qu’elle ne l’était auparavant, la musique de Charles Atlas se fait majoritairement plus boisée et plus matérielle, intégrant ici un violoncelle, là une boîte à rythmes ou un trombone. Pour autant, le groupe n’a nullement renoncé à ses atmosphères chaleureuses qu’un arpège de guitare rehaussé d’une mini-rythmique suffit à installer (Corona Norco) ou au caractère évanescent de sa musique sublimement exprimé par d’aériennes harmoniques de six-cordes ou un lumineux glockenspiel (Edith).
Optant dans To The Dust : From Man You Came And To Man You Shall Return pour une herméticité des morceaux les uns par rapport aux autres, là où les titres de Worsted Weight semblaient ne faire qu’un, le trio en profite pour installer certains morceaux dans la durée tel le très beau Signal Flags, pièce de neuf minutes et demie où la texture de base n’est jamais modifiée (arpèges de guitare superposés) alors que piano et trombone évoluent sans cesse au premier plan. Juste après, Photosphere s’impose comme un des meilleurs titres du groupe : début à la guitare réverbérée semblable à du shoegazing alangui puis arrivée d’une seconde six-cordes, plus enlevée, du violoncelle et du piano pour une deuxième moitié de titre envoûtante. Plus loin, le captivant Seven Digit Clock a beau user des éléments éculés du post-rock contemplatif (première guitare en arpèges réverbérés, seconde posant çà et là quelques notes, sample de discours passé au vocoder), on ne peut y rester insensible. Enfin, dans Primo Levi, les californiens se frottent avec bonheur au néo-classique via un piano solo tout en lamenti.

Se bonifiant au fur et à mesure que l’on y rentre et au fur et à mesure des écoutes, To The Dust : From Man You Came And To Man You Shall Return s’avère au moins aussi bon que son prédécesseur, oeuvrant de surcroît dans un registre sensiblement différent, qualité toujours louable et toujours rencontrée chez ce passionnant groupe qu’est Charles Atlas.

François Bousquet
le 28/10/2004

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