Khonnor

Nouvelle signature de Type, le très jeune (17 ans) Connor Kirby-Long signe son premier album, sous le nom de Khonnor, attachant mélange entre electronica shoegazing et chant murmuré.

Sur des pans sonores granuleux et élégiaques, le musicien pose donc sa voix quasi diaphane pour un résultat tout aussi éthéré que subtil. Résistant à la tentation de la data-pop (malgré une voix passée au vocoder par-ci, par-là) par un tempo souvent alangui au possible, Khonnor raconte ses détresses amoureuses et autres émois adolescents existentiels tout au long des treize morceaux de Handwriting. Musicalement, guitare acoustique délicatement grattée et nappes évanescentes de synthé se taillent la part du lion alors que sont, en permanence (ce qui peut lasser, voire énerver, au bout de quatre ou cinq pistes), présentes les textures granuleuses évoquées plus haut.

Si ce touchant alliage se révèle émouvant dans la première moitié de l’album, celui-ci souffre, dans sa seconde partie, d’un manque de renouvellement qui empêche, dès lors, de véritablement apprécier la musique de l’États-Unien. Alors qu’une incursion plus pop (A Little Secret) ne parvient pas à écarter ce sentiment, Phone Calls from You se révèle quelque peu différent des autres morceaux par la richesse de son instrumentation. Si Khonnor fait donc preuve, sur ce premier effort, de bonnes idées, il lui reste à mûrir son écriture, à la diversifier et à se débarrasser de quelques afféteries (les pistes vocales superposées de The Stoned Night, par exemple) pour pleinement convaincre.

François Bousquet
le 24/11/2004