Emery Reel

…For and Acted Upon Through Divisions

(Resonant / Import)

 date de sortie

06/12/2004

 genre

Rock

 style

Post-Rock

 appréciation

 écouter

His Hammer Is My Axe (complet)

 tags

Emery Reel / Post-Rock / Resonant

 liens

Emery Reel
Resonant

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Alors que sort en Europe, un an et demi après sa parution états-unienne, ce premier album d’Emery Reel, on s’interroge encore sur les raisons qui nous ont conduit à ne pas chroniquer, à l’époque, cet admirable disque (à la sublime pochette, qui plus est). Grâce soit donc rendue au label Resonant et à sa discographie hautement soignée qui nous permet de rattraper cet impardonnable oubli et d’évoquer aujourd’hui …For and Acted upon Through Divisions.

Après un titre introductif où semblent s’accorder guitares et cuivres, on rentre de plein pied dans l’album et son post-rock épique minutieux : alternance de passages lents et de moments plus rageurs, crescendo habité de la guitare principale, vigueur de la six-cordes d’accompagnement, précision de la batterie, délicatesse du vibraphone, suavité de la mélodie et science de la construction sont au rendez-vous. Autant d’éléments connus et déjà fréquemment utilisés pourrait-on arguer, mais il se dégage une telle sincérité de ces captivants morceaux que nos réticences tombent les unes après les autres un peu à l’instar de ce que nous écrivions il y a quelques semaines à propos de This is a Process of a Still Life (le fait que ce soit le premier album du groupe et que sa parution ne soit pas annoncée avec tambours et trompettes aident à ne pas trop en attendre).
À un trémolo magistral (Hence ; Therefore, Again) succèdent une superposition de lignes mélodiques de haute tenue (Departure of Hope) ou un déluge sonore éclatant (His Hammer is my Axe) dans des titres au format pas tellement long (entre quatre minutes trente et sept minutes tout de même, si on excepte le deuxième et le dernier morceaux), appelant à une certaine concision et entraînant, dès lors, une nécessaire densité du propos. S’aventurant parfois sur les terres non éloignées d’un post-rock plus contemplatif (la première moitié de Cam’s March), la formation états-unienne y démontre, à l’identique, une savante maîtrise du genre. Tout au bout du disque survient alors le titre le plus long (plus de quatorze minutes) et probablement le plus passionnant de l’album : Uneasy, the Crossing Guard. Débutant par une rythmique soutenue, le morceau met ensuite en place une boucle mélodique à la guitare relayée par une lancinante progression d’accords disposée sur un arrière-plan aux consonances urbaines (envolées free de cuivre semblables aux klaxons des voitures, samples de bruits de foules) ; allant crescendo, ce bel ordonnancement débouche sur un étincelant final n’ayant rien à envier aux meilleures formations du genre.

Belle découverte donc qu’Emery Reel, nouveau et très intéressant bourgeon de la scène post-rock qui éclora probablement définitivement avec son prochain disque.

François Bousquet
le 06/12/2004

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