(Schematic / Import)
15/11/2004
Electronique
Nouvelle sortie sur le label Schematic dont on ne parle pas très souvent sur ces pages, en dehors de quelques concerts de Richard Devine ou Phoenecia. Après les rythmiques épileptiques et les tempos frénétiques, cet album de Secret Frequency Crew marque peut-être un virage dans la discographie du label qui approche les 50 références. En effets les trois new-yorkais nous propose avec ce premier album une vision bien personnelle de l’electronica, ou même de l’IDM pour être précis.
Après une courte intro basées sur les collages d’inquiétants bruitages, on découvre une partie du son du groupe avec Neon Bridge qui débute par des rythmiques carrées, des ondulations de nappes sombres, une multitude de bruitages électroniques utilisés comme une véritable ponctuation, des voix fantomatiques pour une ambiance plutôt sombre qui s’illumine avec l’arrivée de nappes mélancoliques et d’une magnifique mélodie. Sur ce point particulier, le groupe touche à la perfection, avec une finesse qui fait mouche à tous les coups tout en évitant les bleeps propres au genre sur Holographic Moon Owls notamment. Loin de se limiter au trio rythmiques syncopées, bleeps et nappes, les new-yorkais travaillent leurs sons et parviennent à créer une electronica qui n’est certes pas d’une originalité renversante, mais qui se fait tout de même remarquée par une qualité indéniablement au dessus du lot des productions actuelles, avec des constructions riches, alambiquées juste comme il faut, parfaitement efficaces et touchantes. Black Moss Cave et sa rythmique crunchy ou Faen avec sa batterie et ses voix passées au vocoder en sont d’excellents exemples. Les breaks ambient avec d’étranges sonorités apportent même un petit côté fantastique, féérique, joliment suggéré par la pochette.
Si ce n’était que cela, cet album serait déjà notre petit coup de coeur du moment, et peut-être même plus. Mais le trio va plus loin, et commence par incorporer des cuivres qui se marient à merveille à l’électronique environnante sur Black Moss Caves Pt.1 avec de petites notes à la fois mélodiques et rythmiques. Sur Cumulus ou Forest Floor, deux interludes, on a l’impression d’entendre une pièce ambient d’Animal Collective à la trompette ou une fanfare abandonnée sur une plage. Parfum légèrement rétro et psyché qui nous fait penser à un croisement entre la BO de Goldfinger et un trip-hop jazzy sur Baron of the Bog. Tout cela pour arriver à Pollen and Spores où la fusion opère véritablement, avec rythmique syncopée de batterie, synthés et cuivres qui se relaient pour la partie mélodique, le tout enrobé de choeurs feutrés.
Si Forest of the Echo Downs possède un son bien plus doux que le reste de la discographie Schematic, on retiendra quand même que c’est le label de Miami qui sort ce magnifique album qui aurait toutefois pu trouver sa place chez Expanding où il aurait également fait figure de perle précieuse.
le 28/12/2004