Supercilious

Next Time We Go Sublime

(Monopsone / Chronowax)

 date de sortie

23/11/2004

 genre

Electronique

 style

Pop

 appréciation

 écouter

2 MP3 (complets)

 tags

Monopsone / Pop / Supercilious

 liens

Monopsone

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Jeune et éclectique, le label Monopsone fonctionne assurément au coup de coeur, passant ainsi du post-rock de Bathyscaphe à l’electronica de Supercilious que l’on pourra comparer à d’autres mais qui se permet aussi des mélanges inattendus. On ne sait pas grand chose d’Alexandre Vaudin, jeune tourangeau qui mène seul ce projet, mais celui-ci maîtrise son sujet.

Matriarcal Society nous permet déjà d’y voir plus clair : on est tout de suite séduit par une petite arpège électronique tout en finesse, puis la grosse rythmique électronique, un peu lourde laisse percevoir des influences industrielles et nous fait même penser à Mimetic avec ses ambiances un peu tribales. Et puis arrive le chant, assuré par une certaine Yucky Yummy, que l’on croirait tout droit sorti d’un album de Múm, avec une voix tout aussi douce, feutrée, et ici en opposition aux basses saturées.
On retrouve assez régulièrement tous ces éléments : influences industrielles très marquées sur Ideal Son in Law avec sa rythmique de batterie saturée tandis qu’ici le texte est servi par un spoken word féminin onirique. Sur Juliette la voix est encore un peu plus noyées par les effets et nous apparaît vaporeuse, et nous rappelle les Cocteau Twins, sur une chanson d’ailleurs plus classiquement pop, avec une vraie batterie, et de soyeuses nappes de claviers. On notera bien sûr l’influence d’un label comme Warp et d’une certaine electronica mélancolique à souhait qui se mêle parfois à la l’extrême finesse de productions estampillée clicks’n cuts sur des titres comme Give Us Back to the Witches ou Energy Has Forgotten my Arms aux éléments rythmiques microscopiques et frétillants.

Dommage alors que par moment l’inspiration semble manquer. Back to the Old Summer Holidays par exemple se dilue dans une rivière qui coule, et se fait plus feutré, moins fin, et comme sur A Huge Nice Place for No One les nappes vaporeuses dominent sans parvenir à créer une véritable ambiance, les rythmiques et basses ondulantes tournant un peu en boucle.
Heureusement, la deuxième moitié du disque apporte quelques changements, et la noirceur du début s’estompe un peu pour une douceur mieux maîtrisée, que ce soit par l’utilisation de cordes sur Three Points, ou un mur de guitares enveloppantes sur Marion Spike. La lourdeur des sonorités industrielles du début a ici presque complètement disparue, et on est aussi dans un style un peu plus balisé, mais Supercilious parvient tout de même à faire une utilisation intéressante du vocoder avec un spoken word carré utilisé avec parcimonie sur Dust didn’t Answer.

Un très bel album, d’abord assez surprenant (un artiste français qui fait ce genre de musique ???), mais en même temps très efficace. Si les mélanges ici présents sont intéressants, on regretterait presque d’y trouver des influences aussi référencées, mais nous ne bouderons pas notre plaisir pour autant !! Supercilious c’est aussi une alternative plus que vivifiante à l’électro-pop formatée dont nous abreuve Morr Music depuis quelques temps.

Fabrice ALLARD
le 02/01/2005

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