Tunng

Après deux 7" remarqués parus en 2004, Tunng, alias Mike Lindsay, sort son premier album, Mother’s Daughter and Other Songs, sur Static Caravan, en s’inscrivant dans le courant, très prisé actuellement, du folk-electronica.

Si, musicalement, l’alliance entre guitare acoustique et pulsations électroniques fonctionne assez bien, offrant des passages intéressants, on sera nettement plus critique avec le chant de l’artiste anglais qui nous semble, de sa voix nasillarde, sans cesse soulignée par une deuxième piste filtrée, plomber les morceaux plus qu’autre chose (sauf dans la ballade Code Breaker où, pour une fois, laissée « en direct », la voix de Mike Lindsay parvient à émouvoir). Pourtant, ceux-ci se débrouillent très bien sans mélodie vocale, divers samples parlés (conversations téléphoniques, dialogues de films) venant déjà remplir l’espace sonore.

Au milieu du disque, on retrouve Tale from Black, « tube » de l’album et face A du premier 7" de Tunng qui, à lui seul, synthétise les qualités et défauts du musicien : gracile et entraînante mélodie à la guitare sèche, éléments électroniques soignés, break à mi-parcours histoire de casser un enchaînement qui pourrait paraître trop facile mais chant trop attendu, trop entendu et, au final, lassant. Les quarante minutes de Mother’s Daughter and Other Songs s’écouleront ensuite sur ce même canevas : réussi instrumentalement mais irritant vocalement (les « la-la-la » de Song of the Sea, les harmonies vocales boy-scout de Surprise Me 44) et, malheureusement, c’est cette impression plutôt décevante qui prévaudra au sortir de l’album.

François Bousquet
le 13/01/2005