Ochre

Sortant en plein hiver, ce « joli rêve de milieu d’été » est le premier album d’Ochre, alias Chris Leary, découvert sur la compilation Toytronic Everything is Green, mais déjà auteur d’un maxi sur Repeat Music.

Parfaitement à sa place sur Toytronic, l’artiste anglais nous livre un album d’electronica mélodique aux consonances à mi-chemin entre onirisme et caractère métallique. Se plaçant ainsi à l’exacte distance entre ces deux inflexions, Ochre construit ses morceaux à l’aide de nappes engageantes, de mélodies attirantes et de rythmiques précises. Ne mettant jamais un élément trop en avant au détriment d’un autre, le jeune Anglais dose parfaitement ses différentes sonorités, étant aussi à l’aise dans une ambiance épurée que dans un canevas plus sophistiqué, pour un résultat dans l’ensemble extrêmement appréciable.
Cependant, certains titres n’échappent pas à cette impression de « déjà entendu » qui caractérise bien souvent les disques de ce type ; mais Ochre parvient régulièrement à se défaire, in extremis, du piège du plagiat ou de la redite. Ainsi, REM Sleep Research débute par une mélodie aérienne qu’on a le sentiment de connaître à l’avance, mais, au milieu du titre, un break mélodique intervient et une rythmique redoublée apparaît, venant prendre un léger contre-pied par rapport à ce qui était attendu. De même, Chris Leary sait judicieusement placer un titre arythmique (Brancaster Coast, Eleven) ou un morceau aux pulsations et mélodie robotiques et « poppy » (Drink Malk), idéaux pour ne pas lasser l’auditeur.

Si Ochre prouve, avec A Midsummer Nice Dream, sa capacité à maîtriser les éléments du genre et sa science de la construction d’un album d’electronica, il ne lui manque, en réalité, pas grand-chose pour véritablement confirmer tous les espoirs que ce convaincant premier album fait naître.

François Bousquet
le 17/01/2005