Metalycée

Another White Album

(Mosz / Metamkine)

 date de sortie

15/11/2004

 genre

Electronique

 style

Expérimental / Post-Rock

 appréciation

 écouter

21h39 (MP3 complet)

 tags

Expérimental / Metalycée / Mosz / Post-Rock / Thilges 3

 liens

Thilges 3
Metalycée
Mosz

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Quatrième album à sortir chez Mosz cette année, pas mal pour un label dont c’est la première année d’activité, qui multiplie aussi les sorties d’artistes ou projets nouveaux, faisant alors figure de découvreur de talents. On relativisera un peu ces propos en y regardant de plus près : fondé par un membre de Radian, Mosz fonctionne bien sûr par affinité, mais aussi certainement par réseau d’amis. Ainsi Metalycée n’est pas tout à fait inconnu puisqu’il s’agit en fait de deux membres de Thilges 3, trio autrichien dont on avait déjà parlé à l’occasion de la sortie de leur dernier album chez Staubgold.

Mais pas grand chose a voir avec Thilges 3. Metalycée est bel et bien un projet à part, avec une véritable personnalité, proposant quelque chose de nouveau qui trouve parfaitement sa place sur ce label. En effet le lien avec Radian est assez immédiat : séquences minimales, cassures rythmiques étonnantes, et impression de hachage tout en gardant une certaine cohésion entre tous les éléments présents. Le secret du duo composé de Armin Steiner et Nik Hummer, tiens en grande partie à l’intégration de guitares électriques purement rock, passées à la distorsion, et amenées de façon brève, sèche, comme s’il s’agissait de samples. On n’a d’ailleurs aucun doute là dessus sur certains morceaux. Un titre comme Slaughterdijk est le parfait exemple d’un croisement entre Radian et un groupe de métal, ou comme si Radian remixait le dit groupe en déstructurant le morceau tout en gardant son potentiel énergique. Le résultat est vraiment original, intéressant et efficace. Une vraie réussite.

Si l’on tient là la base même de la musique de Metalycée, le groupe louvoie autour de cette recette et propose alors des morceaux d’une richesse étonnante. On commence par l’ambient poisseuse de Swing Low qui se laisse envahir par un chaos bruitiste, puis la pop ultra mélancolique de 21h39, qui n’est rien de moins que le plus beau morceau pop entendu cette année, avec sa rythmique entraînante, ses guitares à la fois nerveuses et lumineuses, et cette voix de crooner sensuelle. Un peu plus loin on trouve 5h17, apparemment le pendant instrumental que l’on retrouve avec plaisir et ne fait aucunement doublon. On remarquera ensuite le funky Lost in Castings, avec ses vocaux hachés, l’utilisation d’instruments acoustiques comme un piano marquant de gros accords sur Pianobar, ou une contrebasse et des cuivres sur une nouvelle version de Slaughtered (Cut and Filleted).
Un peu à part, mais faisant figure de pause ambient en milieu de l’album, Coprario, s’avère très électronique en proposant une superposition de nappes se rapprochant d’un doux grincement métallique.

Grosse surprise et gros coup de coeur pour ce disque que l’on conseillera à tous les fans de Radian, mais que l’on qualifiera même d’indispensable si les fans en question ont gardés leur âme de rockeur.

Fabrice ALLARD
le 17/01/2005

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