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Décidément, les compilations MP3 d’electronica mélodique sont légion cet automne-hiver 2004 : après Autres Directions in Music, Sutemos et Highpoint Lowlife, c’est au tour de Cactus Island Recordings de nous proposer, en libre téléchargement, quatorze morceaux d’artistes pour la grande partie signés sur le label anglais (certains n’ont pas encore sorti de disque, mais leur participation à la prolifique série Residents Association est déjà annoncée).

Mais commençons par les artistes dont on a déjà entendu des enregistrements. Dans la lignée de son récent 3", Frank Murder nous propose un titre à la croisée des chemins entre electronica et électronique plus expérimentale avec un travail certain sur les sonorités. Une fois n’est pas coutume, Bauri, remixant un de ses propres morceaux, axe principalement ses efforts sur les nappes et les rythmiques alors qu’avec Saturday Night, Sense opte pour une electronica rythmée parfaite pour la « danse intelligente ». Sous le pseudonyme Tammetõru, l’un des deux Estoniens de Myrakaru (Tammetõru étant le nom de leur album paru il y a peu sur Expanding) nous livre une electronica classique et agréable pendant que l’Irlandais Hulk (auteur d’un 7" sur Static Caravan début 2003) se fait gracile et touchant. Enfin, Maps & Diagrams poursuit dans la voie entreprise avec son magnifique Caoutchouc (chaleureux et mélancolique en même temps) tandis que son compère (comme label managers de Cactus Island et au sein du duo Sovacusa) Broca apparaît deux fois : une première tout seul pour un morceau aux consonances métalliques et une seconde en compagnie du nouveau venu Pushkin pour un titre aux inflexions dub.

Pushkin nous permet donc d’évoquer les artistes rencontrés pour la première fois sur cette compilation. Parmi ceux-ci, on retiendra surtout Darkhammer qui intègre joliment une guitare acoustique digitalisée, Ylid qui œuvre tout en délicatesse et Opea qui cisèle finement ses rythmiques et mélodies en y adjoignant craquements de bois et piano à fleur de peau. En revanche, on sera moins emballé (sans pour autant que ce ne soient des morceaux désagréables) par Michael Idehall, Matthew Rozeik et Station.

S’il manque à cette compilation une découverte éclatante, il n’en demeure pas moins qu’elle nous propose de bons titres pour les artistes que l’on connaissait déjà et suscite une petite impatience quant aux disques à venir sur le label anglais d’Ylid et Opea (pour Darkhammer, rien n’est annoncé).

François Bousquet
le 29/01/2005