Omid

Monolith

(Mush / Import)

 date de sortie

02/12/2003

 genre

Electronique

 style

Hip-Hop

 appréciation

 écouter

Club Apotheosis (MP3 complet)

 tags

Hip-Hop / Mush / Omid

 liens

Mush

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Tant qu’à parler hip-hop sur EtherREAL, autant ne parler que du bon. Omid, qu’on se le dise, c’est du très, très bon ! Revenons tout d’abord quelques années en arrière. 1998 pour être exact, date de parution de Beneath the Surface, mythique compilation qui révélera Project Blowed (dont faisaient parti entre autre Awol One, 2Mex, ou encore Radioinactive, tous reconnus comme la crème du hip-hop nu-skool, à l’heure ou vous lisez ces lignes). Fort de cet excellent début, Omid, vétéran hip-hop côte ouest (Los Angeles) reviens sur le devant de la scène avec un Monolith qui touche au sublime.

"Monolithique", cet album l’est uniquement par son aspect imposant sur le plan artistique. Car, côté production l’ensemble est plutôt d’une finesse rarement égalé dans le domaine. Il s’agit donc bel et bien d’un album incontournable pour tous ceux que l’advanced hip-hop (comme diraient les membres d’Anticon) excite. En effet, dés les premières minutes, Monolith sait imposer sa différence sans tomber dans l’expérimentation vaine ou la prétention intellectuelle ennuyeuse. De construction assez classique sur la forme, l’album alterne instrumentaux variés et MCing pointus dans la veine de Beneath the Surface, une référence pourtant dure à égaler. Parmi les premiers, on notera particulièrement l’excellent Sound of the Sitar, Research (un morceau qui illustre bien l’intérêt des producteurs actuels pour d’autres écoles musicales, ici la musique concrète) et Speakers Hot. Pour les titres rappés, un plateau d’invités impressionnant. La force de Monolith tient aussi dans la façon dont Omid a sut lier les différentes ambiances. De l’orgue de barbarie qui accompagne Buck 65 aux saturations électriques des guitares qui s’emballent de I’m Just a Bill et de Myth Behind the Man aux boucles adoucies par des cœurs féminins et une flûte, sans parler des prestations impeccables d’Abstract Rude et de 2Mex. Mais le producteur sait aussi faire rebondir l’énergie des différents MC’s pour transformer chaque morceau en expérience de transe communicative (cf. le Live in Tokyo du début de l’album réunissant un plateau exceptionnel ou encore le bondissant Robert Ripley, scandé par le flow linéaire et hypnotique de Hymnal). En matière de conclusion, on ne pouvait espérer mieux que ce Club Apothesis, morceau en deux mouvements, impressionnant.

Au final, que dire de plus de cet album équilibré, inventif, produit de main de maître, rempli d’interventions prestigieuses, à la fois mélodique et expérimental ? De quoi gaver le lecteur et l’auditeur de superlatifs, me direz-vous ? Rassurez-vous, c’est ici amplement mérité, on regrettera juste qu’Omid ne produise pas plus - et plus souvent…

Maxence Grugier
le 29/01/2005