10/10/2001
Guinguette Pirate,
Paris
Découverts il y a un an et demi avec leur deuxième EP (Empty nights) sorti sur Half A Cow, nous désespérions de voir, ici, un jour, les australiens d’Art of Fighting.
Heureusement, la Guinguette Pirate est une de ses salles qui n’hésite pas à programmer des artistes non distribués. C’est donc avec un grand bonheur que nous nous rendions sur la jonque chinoise pour un concert ayant attiré tout de même une bonne cinquantaine de personnes.
Séduisantes sur disque par leur mélange de fragilité et de délicatesse, leurs compositions prennent toutes leurs ampleurs sur scène où leur rock slow-core se fait tantôt fiévreux, tantôt aérien. Unique groupe présent ce soir, Art of Fighting nous gratifia de deux sets de quarante minutes chacun, présentant, ainsi, une bonne partie de leurs disques et particulièrement de leur récent album Wires, sorti en début d’année sur Trifekta.
Bien que l’ossature du quatuor soit relativement classique (guitare, basse, batterie, clavier), le quatrième membre n’hésite pas à quitter son clavier pour une deuxième guitare ou à utiliser un sampler. Souvent sur le fil, le groupe parvient à la fois à créer une certaine tension et à maîtriser celle-ci. Ainsi, les montées finales de Find You Lost et Waiting où les guitares se distordent tandis que la voix n’est plus qu’un lamento sont autant prenantes que contenues.
Aussi bien proche de Low par moments (le sublime Your Resistance) que de June of 44 ou encore d’Idaho, Art of Fighting est également capable d’élever le tempo lorsque la batterie devient plus présente et la basse plus active (Waiting et Reasons are all I have left).
Mais les réels instants de grâce sont ceux où la guitare égrène de doux arpèges, où la basse se fait plus ronde et la voix susurrante (Akula, Skeletons). On se rend alors véritablement compte de la richesse mélodique de ce groupe précieux.
le 11/10/2001