Duran Duran Duran

Duran Duran Duran est un trio américain qui sort ici un premier album qui est aussi la première référence du label Cock Rock Disco. Leur nom, une référence immédiate à la pop des années 80, qu’ils maltraitent autant qu’ils le peuvent en la passant à la moulinette breakcore.

On ne peut s’empêcher de penser à l’album de Shitmat dont on parlait l’année dernière, et malheureusement pour Duran Duran Duran, ils arrivent après la bataille. De plus ce n’est pas vraiment la carte de l’humour qui est jouée ici, mais plutôt un énorme piratage punk avec saturation et déferlements rythmiques.
On est d’abord amusé par I Hate The 80s qui sert d’intro, copiant purement et simplement un tube sur lequel s’impose assez rapidement une rythmique breakcore. La recette nous paraît un peu facile et vaine, à l’image du final de Manrammer avec le All That She Wants de Ace of Base, mais on reconnaîtra aussi un certain talent au trio dans l’élaboration de rythmiques complexes.

Si le groupe tente de se renouveler en se jouant d’autres styles musicaux (électro-ludique sur Gaetan, techno minimale et sourde sur Movies Unlimited, hip-hop et dance ponctués par de gros martèlements de basses sur Pilldriver), ils n’évitent pas non plus le passage obligé par le ragga-core de Hard Girls.
On préférera les deux derniers morceaux, plus construits, plus carrés. Les rythmiques de Year of the Monkey sont précises et efficaces tout en gardant un tempo ahurissant, et les claviers 80s sont ici mieux intégrés, laissant moins une impression de pillage sonore. Sur Purple Passion, c’est la mélodie, décalée, grinçante, joliment expérimentale qui nous rend le groupe attachant.

En guise de bonus, un morceau de hard rock FM, malmené par des effets de syncope, et la rythmique breakcore qui fracasse tout.
Les amateurs du genre devraient adorer ce genre de piratage avec ici un breakcore plutôt éclectique, les autres risques d’être assez vite lassés.

Fabrice ALLARD
le 26/03/2005