Frame

Afo 4

(Mousike Lab / Import)

 date de sortie

00/02/2005

 genre

Electronique

 style

Ambient

 appréciation

 écouter

4 MP3 (complets)

 tags

Ambient / Frame / Mousike Lab

 liens

Frame
Mousike Lab

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Frame est un duo basé à Naples, et aussi le premier groupe à sortir un album sur le label italien, ne mettant pas en oeuvre les fondateurs de Mousike Lab. Plus qu’un album, Afo 4 est un projet audiovisuel déjà présenté au festival Romaeuropa, qui prend logiquement forme ici sous la forme d’un CD et d’un DVD.

Davide Mastropaolo et Leandro Sorrentino ont l’habitude de travailler avec Nina Di Majo, pour laquelle ils composent des musiques collant aux images de la réalisatrice. Ils ont ici décidé d’inverser leur méthode de travail, en lui demandant de mettre en image chacune de leurs neufs pièces musicales.
Libéré de toute contrainte visuelle, les deux italiens produisent une musique personnelle, originale, sensuelle et touchante, mais surprenante aussi. En effet, si les deux premiers morceaux sont de superbes pièces ambient habitées (drones, long grincement métallique et mélodique, quelques voix, éléments rythmiques épars, ébauche mélodique au piano, lente montée d’une texture bruitiste lointaine), Music for a Merged Bubble s’avère plus léger et aéré, mettant en scène un glockenspiel auquel répond un piano. Autre surprise, Madalia, à la fois hypnotique et cinématographique, confirme un certain goût pour le jazz quand le solo de piano se voit rejoint par une clarinette.

La musique de Frame est ainsi, mêlant des nappes glacées et des rythmiques ou bruitages organiques et chaleureux, fusionnant l’électronique et l’acoustique avec brio, nous envoyant dans de longs trips aériens avant de nous renvoyer vers des choses plus réelles. Dans le genre ambient, on retiendra le long Pinji Ass et ses nappes flottantes sur lesquelles viennent exploser des feux d’artifice de grésillements. Plus expérimental mais d’une beauté terriblement sauvage, Doi Guo croise boucle de basse saturée tournoyante et nappe mélodique fragile. Un mélange très original mais efficacité fatale.
Par deux fois, Retina.It vient prêter main forte. From y to z d’abord, une sorte de douce rêverie plus proche de l’electronica, dont on regrettera les cordes au synthé, un peu kitschs. Par contre, Return to Afo 4 s’avère de toute beauté avec un solo de piano éclatant, quelques tintements de cloches lointains, et une rythmique électronique un peu sourde.
Le final, assuré par Sequenza Quattro, surprend encore. C’est le bouquet final, extrêmement rythmique, puis franchement free jazz avec piano et clarinette qui s’emballent.

Déjà convaincu par l’album, le DVD nous semble alors n’être que du bonus. Pourtant c’est un peu plus que cela. Reprenant les neufs morceaux de l’album, Nina Di Majo tentent de raconter une histoire, un amour impossible entre une femme momifiée et un ange affublé d’un masque à gaz. Une mise en scène des corps qui nous fait énormément penser à un spectacle de danse contemporaine projeté dans une zone industrielle de Naples, dont on pourrait toutefois regretter quelques systématismes dans la manière de filmer (images saccadées, flous, négatifs et fausses couleurs). Par contre la réalisatrice a plutôt bien rempli son objectif avec des films qui collent parfaitement à la musique du duo italien, douce, irréelle, onirique.

Fabrice ALLARD
le 27/03/2005

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