(Häpna / Metamkine)
07/02/2005
Electronique
Ambient / Expérimental / Häpna / Peter Rehberg / Pita
Petite surprise avec ce quatrième album de Pita, le projet solo de Peter Rehberg, l’un des fondateurs du célèbre label Mego, que l’on retrouve maintenant sur le label suédois Häpna, comme pour se détacher d’une certaine image.
Après Get Out, puis Get Down, ce Get Off semble conclure une trilogie. Avec cette vue aérienne en guise de pochette, on imagine bien la phase d’approche et la descente mais Pita est encore haut perché lorsque débute le disque, avec un Eternel somptueux, dans le genre ambient minimale. Une nappe complexe, entre résonance métallique et souffle inquiétant, le genre de travail que l’on ne connaissait pas chez l’artiste autrichien.
Que les amateurs d’expérimentations bruitistes se rassurent, Pita n’a pas vraiment changé de bord, il intègre juste de nouveaux éléments et alterne calme et furie. Une alternance d’ailleurs parfaitement amenée puisque le morceau suivant débute par une intro ambient du même calibre, quelques voix lointaines, une légère texture bruitiste qui finit par éclater brutalement et qui en fera sursauter plus d’un. Bruit blanc, déferlement sonore, une sorte de tornade qui s’élève et nous transporte. Le bruit est omniprésent, mais toujours différent. La grosse texture laisse place à des glitchs arides sur Resog 45 (par ailleurs terriblement efficace avec sa basse rythmique), de micros bruits semés au hasard sur By Both, abstrait et improvisé, un patchwork noisy sur Babel, ou une pièce de musique contemporaine sur Luzthm où une basse nasillarde semble avoir pris vie, faisant ses premiers pas maladroits.
Mais comme pour nous faire entrer dans son univers avec Eternel, Pita nous propose une pause entre deux pièces bruitistes. Il le dit lui-même : More Break After the Terror, est une nouvelle pièce ambient qui sonne tout autant électronique qu’acoustique. Minimal, sombre, il croise nappes de laptop et résonances de cloches. Un peu de la même manière, Retour amorce le retour à la réalité, concluant un album plutôt court par un frétillement comparable à de petits coups rapides sur une timbale, produisant résonances, et jeu sur les harmoniques.
Un bien bel album, qui surprend un peu dans ces phases ambient, agréablement d’ailleurs, mais qui reste à la hauteur des attentes que l’on pouvait avoir pour un nouvel album de Pita.
le 27/03/2005