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Ce n’est pas vraiment nouveau, depuis Fizzarum, EU, ou Novel 23, les russes ont un peu repris le flambeau d’un genre musical qui a un peu de mal à échapper à ses influences. Aussi, après Warp puis Morr Music, mis à part quelques labels comme Neo Ouija, Expanding ou Toytronic, c’est à l’Est que ça se passe.
Music of Deneb.2099 est la deuxième référence, mais aussi deuxième compilation du label Dars records, distribué par le mail order anglais Electrosputnik, justement spécialisé en productions russes.

Les amateurs de disques pleins seront servis avec 16 pistes pour 72 minutes, dont la plupart risquent d’être des découvertes. Le disque commence justement par les têtes d’affiche. C’est Andrey Kiritchenko, fondateur du label Nexsound, qui débute dans un style que l’on retrouvera à plusieurs reprises ici : rythmique fine et épurée sur des plages lancinantes, quelque part entre minimal techno et ambient, tout comme Nightech sur une base de choeurs presque religieux, Navagua avec une rythmique un peu plus complexe, ou Fizzarum que l’on n’attendait pas du tout dans ce style, et qui nous bercent pendant 6 minutes dans une sorte de bain bouillonnant de fins craquements.
Autre grosse surprise, le terrible Turn de EU, d’abord sombre et dérangé, mais bientôt éclairé par une mélodie de notes éclatantes, de toute beauté. Dans la même catégorie, à savoir electronica mélodique enivrante, on notera le Wetrax de Syntetika que l’on a l’impression d’avoir déjà entendu quelque part... Un peu plus enlevé et joyeux, Clapan tire bien son épingle du jeu avec encore une fois une electronica mélodique, mais pleine de relief, plus riche et à la rythmique plus marquée.

Les autres artistes ont un peu plus de mal à nous convaincre sur un seul morceau, dans des registres plus expérimentaux, plus personnels aussi, qui donnent plutôt envie d’en écouter un peu plus pour se faire une meilleure idée. ILI, ADD, et le hongrois Soutien Gorge par exemple produisent une electronica assez hachée, percutante, franche, qui va droit à l’essentiel. Enegwai ne laisse pas indifférent avec son intro de bruitages rythmiques chaotiques sur lesquelles il vient poser des notes frétillantes qui, s’éclaircissant petit à petit, révèlent une géniale et surprenante mélodie de guitare acoustique !! Dans un style plus reggae-dub, Stud également intègre des éléments acoustiques, batterie, guitare basse pour finir en explosion bruitiste.
Enfin, MethylOrange et Nole Plastique font montre d’influences hip-hop plus marquées, avec une base rythmique/basse très en avant, les derniers flirtant avec la musique contemporaine avec leurs mélodies aux sonorités acoustiques.
_ Ce n’est guère une surprise, on tient là une excellente compilation, finalement plus éclectique que ce à quoi on pouvait s’attendre, ne se bornant pas à l’electronica mélodique et cherchant d’autres voies à explorer.

Fabrice ALLARD
le 28/03/2005