(SC Prod)
00/02/2005
Electronique
Electronica / Expérimental / Pop / SC Prod / Sleazy Days
Sleazy Days est le projet d’un seul homme, Steve Crestey qui, ayant débuté dans le rock, se tourne aujourd’hui vers l’électronique, soit disant pour y gagner en liberté artistique. Pourquoi pas, mais comme on le verra plus loin, la musique de Sleazy Days reste très calibrée, avec comme l’indique le nom de son projet (Jours Légers), une musique plutôt légère, festive, mais terriblement efficace.
Débutant par un petit morceau servant d’intro, ambient plutôt sombre, superposition de nappes mélodiques et rythmique ferme, Blind part 1 s’avère plaisant mais laisse déjà transparaître ce qui sera la petite faiblesse de l’album. On rentre véritablement dans le disque avec Dance With Rock, un titre décrivant la musique de Sleazy Days : électro-rock, rythmique franche et directe, basse synthétique répondant parfaitement au cliché techno, et riffs de grosses guitares samplées. C’est carré, parfaitement produit, efficace, avec de petites sonorités évanescentes sur les breaks. Là, on se rend compte que Steve Crestey sait ce qu’il veut, et le résultat est à la hauteur des moyens mis en oeuvre, mais pas plus.
Par contre l’opération séduction s’enclenche avec In The Sky, véritable tuerie pour dancefloor, mêlant finesse d’une mélodie electronica, l’efficacité d’un ensemble rythmique/basse électronique, l’énergie des guitares rock, et un chant pop absolument parfait, emporté par de soyeuses envolées de choeurs. On l’écoute en boucle et on se s’en lasse pas.
La suite nous permet de retrouver un peu tous ces éléments, pour au final se rendre compte que Sleazy Days possède un sens effroyable de la mélodie pop, produisant ainsi des tubes à la pelle en les plaquant sur une base techno-dance efficace. Les savoureuses cordes synthétiques façon In The Nursery sur The Dark Side, les envolées de claviers de Less is More, les nappes cristallines de I Like It ou Inside en sont de parfaits exemples. Si l’album commence fort avec une ambiance générale franchement technoïde, la deuxième moitié laisse la place à quelques morceaux un peu plus calme, comme la ballade rêveuse de Walking Man ou Inside. Dommage que les deux derniers morceaux fassent un peu preuve de facilité et répétition, avec des rythmique trop carrées qui commencent à nous lasser, et toujours cette même basse binaire et nasillarde. C’est l’occasion de revenir sur le défaut de cet album, juste une erreur de jeunesse, à savoir ces sons, trop bruts, directement sortis de synthés, et manquant de travail, qui donnent malheureusement à certain morceaux un côté déjà daté. D’ailleurs si on aime cet album, on est bien conscient que c’est parce qu’il nous rappelle nos jeunes années, les débuts de la techno, puis l’énergie de groupes comme les Chemical Brothers ou Underworld, avec ici une naïveté rafraîchissante, un plaisir immédiat.
Pour compléter le disque, deux pistes bonus dont une version longue de The Dark Side, puis le EP Poppy Music qui n’était jusque là disponible que sur internet. Sans grande surprise, moins abouti que l’album, mais se clôturant par un Change qui déjà faisait montre du souci mélodique de son auteur.
Un album à prendre au premier degré, plaisant, dansant, festif, pour des jours légers.
le 02/04/2005