The Patriotic Sunday

On découvrait The Patriotic Sunday sur la compilation Effervescence Manifeste avec le magnifique Violeta. Une musique folk qui n’est pas forcément notre domaine de prédilection mais qui, par la finesse de sa mélodie avait atteint son but. Quelques mois plus tard, un concert à la Guinguette Pirate confirmait cette bonne impression même si bien sûr, tous les morceaux ne fonctionnaient pas aussi bien que ce Violeta. Qu’en est-il donc de l’album ?

A l’image de la pochette, Eric Pasquereau délivre une musique folk nue, sans fioriture, aux formes plutôt agréables. Hymn to the City Flowers qui ouvre l’album reflète assez bien la musique du jeune français qui, précisons le tout de suite, a passé son enfance aux Etats-Unis, ce qui expliquera certainement quelques influences et un chant anglais tout à fait naturel. Une voix douce, une guitare acoustique, des mélodies soignées, les doigts qui glissent sur le manche de la six cordes, bref, une musique épurée, sans trucages, juste une voix en guise d’accompagnement parfois. On enchaîne avec The Day Was a Waste, plus entraînant avec sa guitare rythmique, de superbes intonations vocales, un final au tempo jazzy.
Parfois quelques amis viennent prêter main forte sur quelques morceaux un peu plus orchestrés. Parmi ceux-ci on notera Jonathan Seilman de This Melodramatic Sauna (autre projet signé chez Effervescence) au saxophone, ou Pierre-Antoine Parois de Room 204 à la batterie. Si Estan Can Sandads de Voce intègre cuivres, batterie, piano, le tempo reste le même et fait penser à un jazz lounge, ambiance cabaret enfumé à laquelle on est peu sensible. Par ailleurs, ce rythme qui ne décolle jamais réellement risque de lasser sur la longueur (l’album dure 50 minutes) à moins d’être vraiment adepte du genre et d’apprécier ces influences jazz ou bossa sur quelques titres lorgnant vers l’Amérique Latine comme (Maybe) Anna Was Right ?
Mais c’est toujours sur Violeta que l’on reviendra : une mélodie de guitare qui fait mouche, un délicieux accompagnement de violon, et une voix aux intonations savoureuses. Dans le même style, on aura également plaisir à retrouver One Too Many Secrets (certainement entendu lors de son concert) et ses envolées de saxophone et ses pointes de glockenspiel.

Agréable, doux, calme, mais on ressort de cet album un petit peu déçu parce que l’on en avait déjà entendu le meilleur, et qu’on aurait aimé que tout soit du même niveau. Il y a quand même chez The Patriotic Sunday de quoi séduire les amateurs du genre.

Fabrice ALLARD
le 19/05/2005