(Peter I’m Flying ! / Chronowax)
12/04/2005
Electronique
Le voici donc, ce deuxième album de Margo, toujours chez Peter I’m Flying, après The Catnap et son excellente version remixée parue l’an dernier. Lors de quelques concerts on a pu assister à une légère évolution du groupe, gagnant en finesse et proposant un joli mélange pop-electronica. Aussi on sera un peu surpris ici, le groupe faisant un peu trop preuve de facilité.
A l’écoute du premier titre déjà, on se demande ce qui est arrivé à Margo avec cette rythmique franche que l’on qualifiera même de lourde. Bien sûr on retrouve la douce voix de Mélanie, quelques nappes mélodiques pas désagréables, de douces vocalises, mais cette rythmique annihile toute émotion. Même recette sur Furies, avec en plus quelques arpèges de basses technoïdes, et on se dit que Margo s’est trompé de chemin, empruntant celui de la facilité.
La belle intro de Space Summer est bien vite écrasée par une électronique pataude, une basse profonde, des samples rythmiques sans originalité. On essaiera de se consoler en se raccrochant à des influences 80s sur les claviers kitsch de Today, ou sur le chant de L’ennui qui n’est pas sans rappeler Lio.
Heureusement, tout n’est pas complètement mauvais non plus. Vu la manière dont est utilisée l’électronique, ce sont les morceaux où les machines sont le moins présentes qui retiennent notre attention, et globalement la deuxième moitié de l’album qui fait preuve d’un peu plus de subtilité. C’est par exemple une guitare qui vient sauver un titre comme 1.2.3, ou une certaine épure à l’image de Les nuages : le chant est presque a cappella sur l’intro, quelques field recordings aquatiques, des tintements de glockenspiel et un subtile et contrasté jeu de guitare. Bref, une instrumentation allégée qui laisse s’infiltrer l’émotion que peut susciter la voix. Une deuxième partie de disque plus calme, plus douce, où la guitare est globalement plus présente mais avec aussi une électronique plus travaillée : micro-éléments rythmiques sur Favorite, clicks et samples d’orgues tronqués sur le joli instrumental Blondine, un abord plus ludique ensuite avec le très beau Vue du ciel où voix et électronique se combinent à merveille.
Toujours dans ce cheminement vers l’apaisement, l’album se termine par deux titres plus posés, et même un peu tristes, avec des larmes de glockenspiel sur Paradis et des plaintes de guitares sur Regrets.
Une deuxième moitié d’album qui rattrape une première partie plutôt malheureuse, pour un bilan mitigé. On se dit sur quelques titres qu’il est dommage de gâcher cette voix dans des instrumentations maladroites, mais la suite nous fait presque oublier ces erreurs que l’on aurait tout de même aimé ne pas trouver sur un deuxième album.
le 29/05/2005