(Type / Import)
30/05/2005
Electronique
Quoiqu’en dise John Twells, Type semble privilégier les nouveaux artistes. Ainsi, trois semaines après le premier maxi de Ryan Teague, le label anglais nous propose le premier album de Sanso-Xtro, alias Melissa Agate, musicienne évoluant dans un univers primesautier à mi-chemin entre electronica et folk instrumental.
Tout au long des onze pièces de son court album (un peu plus d’une demi-heure), l’Australienne mêle ainsi sonorités synthétiques, éléments micro-électroniques, rythmiques et plages oscillantes d’une part et guitare pincée, ukulélé et marimba d’autre part. Dans un premier temps, le résultat accroche l’oreille (même si ce n’est pas la première fois que l’on entend ce genre de rencontre) avant de rapidement nous paraître tourner à vide. En effet, la brièveté des morceaux (autour de deux minutes trente en moyenne) empêche aux structures de se développer, on en reste alors aux déclarations d’intention qui, aussi sincères soient elles, ne parviennent pas à dépasser le stade de l’anecdotique. Qui plus est, l’atmosphère générale est assez souvent empreinte d’une insouciance et d’une forme de joliesse qui peuvent être très agréables comme virer à l’affectation (assumer, en l’affichant, son caractère “sentimentaliste” parvient-il à faire taire les éventuelles “critiques” sur ce point ? Rien n’est moins sûr).
Heureusement, Melissa Agate sait noircir ses ambiances, comme dans Blue Signal où des rythmiques aux consonances industrielles sont convoquées alors que la guitare fait l’objet d’un double traitement (distorsion et jeu sur le larsen) pour un titre qui se situe alors plus près d’un certain free-folk que d’une lo-fi-electronica vite lassante. De la même manière, quand elle tend vers une épure instrumentale (Spark qui n’est constitué que de quelques sons très aigus, Minus_Ecki où une boîte est tapée pour créer une rythmique pendant qu’à nouveau des sons aigus sont conviés), Sanso-Xtro se fait plus convaincante, sortant de son petit monde ouaté.
En définitive, Sentimentalist, sympathique mais quelque peu vain, non dérangeant mais témoignant, pour autant, de la mise en place d’un univers assez personnel, laisse son auditeur véritablement perplexe. Attendons la suite des parutions de l’Australienne pour réellement nous prononcer (décidément, nos conclusions à l’écoute des sorties Type du mois de mai se ressemblent, mais c’est probablement le lot d’un label qui a décidé d’opter, en majeure partie, pour de nouveaux artistes).
le 01/06/2005