PXP

PXP, c’est Oswald Berthold, membre des FarmersManual et de CD_Slopper (avec Hecker). A l’image de ces projets parallèles, et dans la lignée du label Dekorder, l’Autrichien produit une musique électronique expérimentale et sans concession.

Nada n’est pas un disque pour tout le monde. Difficile d’accès, la musique de PXP est une quête d’abstraction avec, de temps à autre, une simplicité et une accroche presque pop. Vous l’aurez compris, Oswald Berthold joue avec les extrêmes. Sa musique 100% électronique emballe des bleeps aquatiques dans des nappes de bruit blanc déchirées. Un effet de hachage sur une texture bruitiste ou un drone nasillard sert à construire la rythmique, les sonorités purement électroniques à peine retravaillées ont parfois un côté un peu kitsch, imitant des bips de machines communicantes (morse, transmission radio) et la construction de la plupart des morceaux est insaisissable, comme si PXP explorait une nouvelle forme musicale, cherchant une nouvelle grammaire sonore, ou traduisant un style musical dans sa propre langue, avec ses propres codes.
En effet on retrouve parfois des clés, un rythme binaire, des agencements quasi mathématiques de micro-sonorités tant rythmiques que mélodiques (piste 9), ou même une épure extrême pour quelques trop rares pièces purement mélodiques, composées de petits tintements électroniques (piste 1), de gouttes d’eau numériques (piste 11), ou d’un contemplatif marimba synthétique sur le dernier morceau.

PXP reste inclassable, tantôt extrêmement expérimental dans une veine abstract-noise proche des artistes les plus durs de Mego, tantôt immédiat et raffiné à la manière de Un Caddie Renversé dans l’Herbe (également signé chez Dekorder). A réserver aux plus exigeants.

Fabrice ALLARD
le 11/06/2005